La femme d’affaires Claudine Roy a la Gaspésie tatouée sur le cœur. Pour son coin de pays, la fondatrice des Grandes Traversées de la Gaspésie (TDLG) donne de son temps sans compter et ne recule jamais devant ce qui paraît impossible. Cette leader d’influence, qui a toute une communauté derrière elle, fera une allocution lors de la conférence Femmes leaders, présentée par les Événements Les Affaires, le 22 avril prochain à Montréal.
Vous avez créé les Grandes traversées en 2003. Qu’est-ce qui fait que ça dure ?
Claudine Roy : J’ai créé cet événement pour faire connaître aux gens la beauté de la Gaspésie en hiver en faisant une semaine de randonnée en ski de fond ou en raquettes. Plus tard, s’est ajoutée la traversée bottine, une randonnée pédestre à l’automne. Avec les années, j’ai toujours innové. Les parcours et les thématiques sont constamment renouvelés. Par exemple, pour la randonnée de février dernier, on a invité des photographes à venir capter la luminosité de la Gaspésie en hiver. On fera ensuite une exposition photo qui fera le tour du Québec et qui ira même jusqu’à Paris. L’automne prochain, ce sera la traversée des poètes. Cependant, si j’ai été la bougie d’allumage de ce projet, il est aussi porté par d’autres. TDLG a trois jeunes employés et des dizaines de bénévoles, dont certains prennent une semaine de vacances pour nous aider.
Justement, comment faites-vous pour mobiliser tous ces gens ?
C.R. : L’être humain est toujours au centre de tout ce que je fais. Je l’implique, je le valorise, je lui donne des responsabilités, je le connecte avec la nature et l’art. J’ai une grande curiosité envers les autres. J’ai aussi une bonne confiance en moi. C’est nécessaire pour pouvoir en transférer aux autres. De plus, je suis une passionnée de mon coin de pays. Et je suis déterminée. Il n’y a pas grand-chose qui m’arrête.
D’ailleurs, vous avez comme devise « À l’impossible, je suis tenue ». Des exemples ?
C.R. : Un jour, un ami m’a dit qu’il nous faudrait l’astronaute Julie Payette pour mousser les Grandes Traversées. Je ne savais même pas qui c’était, mais six mois après, je déjeunais avec elle. Elle a participé à une quinzaine de traversées avant de devenir gouverneure générale. En 2009, j’étais présidente des fêtes du 475e anniversaire de Gaspé et j’ai réussi à faire venir Guy Laliberté pour souligner les 25 ans du premier spectacle du Cirque du Soleil dans la ville. J’avais eu un non catégorique du siège social du Cirque, mais j’ai relancé Guy Laliberté jusque sur un tapis rouge à Las Vegas! Un autre exemple remonte à mes débuts en affaires il y a 35 ans. Pour ouvrir le bistro Brise-Bise, j’ai fait du sociofinancement avant le temps. J’ai convaincu 50 personnes de me prêter chacune 2000 $.
Quel genre de femmes d’affaires êtes-vous ?
C.R. : Encore et toujours, ce qui me motive, ce sont les gens. Je veux leur faire vivre de belles choses, qu’ils soient heureux. Quand j’avais le bistro, je présentais des spectacles, des expositions. Maintenant que je suis propriétaire de l’Auberge sous les arbres, ce qui m’allume, ce n’est pas de louer des chambres, mais de prendre soin des gens avec l’aide de mes sœurs qui travaillent avec moi. En 2018, le site hotels.com a décerné une note de 10 sur 10 à l’auberge. Une note donnée par les voyageurs. L’amour des gens, la chaleur humaine, l’accueil, le respect, c’est ce qui nous distingue. L’argent n’a jamais été ma motivation. Quand j’étais enfant, ma grand-mère m’avait dit que le coffre-fort ne suivait jamais le corbillard. Je n’ai jamais oublié cela.
LIVRE BLANC. L'égalité des sexes en entreprise est bénéfique aux femmes... et aux hommes! Pourtant de vieilles inégalités persistent. Découvrez dans ce recueil de 17 textes pourquoi l'«empowerment» au féminin est indissociable de la réussite de votre entreprise.