EXPERT INVITÉ. C’est la peur de la mort? De faire souffrir vos proches? Des traumatismes passés qui refont surface lorsqu’on aborde le sujet?
Je ne sais pas.
Mais ce n’est pas très utile de mettre ça sous le tapis. Et ça peut être catastrophique, financièrement, pour vos proches.
Même si l’assurance-vie n’a pas bonne presse, il faut absolument savoir que pour vos survivants, il s’agit du MEILLEUR investissement que vous pouvez faire en cas de décès prématuré. Il va bien falloir en parler un jour.
Bon. Je peux comprendre que si le sujet de la mort fait naître chez vous des images angoissantes d’annihilation ou d’enfer en compagnie de Belzébuth à 1200 degrés Celsius, les jours où il y fait frais, il y a matière à vouloir l’éviter.
Mais parler d’assurance-vie, ce n’est pas parler uniquement de votre décès. C’est aussi parler de la qualité de vie de vos proches si jamais vous deviez nous quitter prématurément.
Je dis «prématurément» parce que si vous étiez certain de vivre jusqu’à un âge avancé, vos vrais «besoins» d’assurance-vie, c’est-à-dire les montants nécessaires pour ne pas laisser vos survivants dans le pétrin, seraient nuls. La qualité de vie de vos proches ne serait pas en jeu.
Mais ce n’est pas le cas.
Même si vous vivez une vie exemplaire, point de vue alimentation et exercice physique, que vous jouissez d’une génétique exceptionnelle et que vous estimez (à tort ou à raison) que les probabilités que vous soyez frappé d’une grave maladie sont faibles, elles ne sont certainement pas nulles.
Sans parler des accidents, souvent bêtes.
Donc, la possibilité de devoir dire au revoir à vos proches à un âge où vous ne pensiez pas que ça pouvait arriver crée votre besoin d’assurance.
Ce besoin varie avec le temps, il n’est pas fixe.
En fait, on peut dire qu’il en existe deux grandes catégories: les besoins temporaires et les permanents.
Réglons les besoins permanents tout de suite.
Il s’agit simplement des dépenses occasionnées par votre décès. Par exemple, le coût de vos obsèques. Plus le temps passe, plus ce montant est élevé, à cause de l’inflation. Pour couvrir ce besoin à long terme, vous devriez donc prévoir les coûts futurs si tel est votre désir.
Pour vos besoins temporaires, il s’agit de vous assurer que personne ne soit dans le trouble à la suite de votre départ.
Il peut s’agir d’emprunts qui ne mourront pas en même temps que vous ou de vos revenus, qui eux le feront.
Le montant de vos besoins est ainsi égal aux montants qui manqueraient à vos survivants pour que leur portefeuille ne soit pas affecté.
Affectés, ils vont l’être psychologiquement et émotivement, mais ils ne doivent pas l’être financièrement.
Évidemment, l’assurance-vie est un montant forfaitaire, pas un montant qui sera payé annuellement pour combler le coût de vie. Ce montant doit donc être investi et décaissé pour combler les manques à gagner.
Le besoin évolue avec le temps. Plus on a d’engagements financiers ou plus son revenu est élevé, plus le montant d’assurance-vie nécessaire le sera.
Mais…
Plus on approche de la retraite ou plus les dettes sont petites, moins les besoins sont grands.
On comprend donc qu’un jeune qui n’a pas encore commencé à travailler et qui n’a pas de dettes a un besoin nul à ce chapitre.
Lorsqu’il entre sur le marché du travail, s’il habite encore chez ses parents, il serait étonnant qu’il en soit le support financier. Besoin temporaire encore nul.
Arrive le premier déménagement en «appart». Premières vraies obligations avec le bail.
Ensuite, s’enchaînent la conjointe, le beau char, la grosse job, les enfants, la grosse maison…
Dans l’ordre que vous voulez.
C’est à ce moment-là qu’on a souvent les besoins d’assurance les plus élevés de sa vie, décroissant possiblement jusqu’à la retraite.
Encore une fois, je parle de «besoins». De trouble pour les survivants.
Rien ne vous oblige à vous y limiter. Dans la mesure où vous désirez laisser un héritage quelconque, rappelez-vous que c’est le meilleur investissement sur le court terme, mais c’est aussi un excellent véhicule d’investissement, même si vous allez souffler 100 bougies. Demandez à votre conseiller ou faites le calcul.
Ben coudonc. On a parlé d’assurance-vie pendant quelques minutes, et vous ne vous êtes presque pas sentis mal!
Enfin, j’espère…
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