Lorsqu’on exerce dans le domaine des services financiers, il existe toutes sortes de contraintes à respecter. Ces contraintes se retrouvent notamment dans la Loi sur la distribution de produits et services financiers de même que dans les différents codes de déontologie auxquels sont assujettis les différents intervenants, selon leur domaine d’intervention.
Plusieurs de ces contraintes sont administratives : signatures de ci ou de ça, tenue de tel ou tel registre, etc. Bien des règles ont vu le jour à cause des abus dont certains ont été bien médiatisés, comme le cas de Norbourg.
Or, on pourrait croire que, grâce à cette pléthore de règlements, on n’a plus à craindre les abus de toutes sortes. Bien qu’il soit de plus en plus difficile pour les individus œuvrant dans les services financiers de déjouer le système, les clients ne sont pas à l’abri des mauvais conseils même si, dans certains cas, tout semble beau.
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Voici des exemples de quelques conseils qui peuvent parfois être qualifiés de « douteux » :
•La souscription d’assurance vie dans un but d’investissement pour la retraite.
Je vais continuer de taper sur le clou comme je le fais depuis des années : UNE POLICE D’ASSURANCE VIE N’EST PAS UN BON VÉHICULE D’INVESTISSEMENT POUR SA RETRAITE!
Dans de rares cas (lorsqu’il existe un vrai besoin d’assurance vie et qu’on investit un montant minime par rapport aux autres comptes d’investissement pour sa retraite), il pourrait être rentable d’investir dans une police et, une fois à la retraite, de contracter un prêt contre lequel on met cette police en garantie. Facile n’est-ce pas ? Cette technique ne s’applique que pour une infime minorité de personnes et peut tourner à la catastrophe pour d’autres.
Autant, l’assurance vie est un bon investissement POUR SA SUCCESSION, autant elle constitue un mauvais placement POUR SA RETRAITE.
•La « fuite » des fonds de travailleurs - Fondaction et Fonds de solidarité FTQ -sous prétexte que le rendement qu’ils dégagent est faible.
C’est vrai qu’on n’investit pas dans les fonds de travailleurs pour le rendement BRUT à long terme qu’ils peuvent générer.
Il faut absolument prendre en compte les crédits d’impôt dans le calcul du rendement et considérer le montant déboursé NET qui a été fait et comparer ce montant au même coût d’un autre véhicule. De cette façon, les illustrations sont bien moins négatives que ce qu’on veut souvent faire croire à propos de ces fonds. Bien que le crédit fédéral devrait bientôt complètement disparaître, une rentabilité supérieure demeure pendant quelques années avant la retraite, le nombre exact variant selon les hypothèses utilisées.
•Les conseils « sous pression ».
Il peut s’agir de bons ou de mauvais conseils mais il s’agit surtout de conseils qui font l’objet d’une espèce de chantage plus ou moins subtil.
Par exemple, si le conseiller d’une institution financière vous octroyant toute forme de crédit, par exemple une marge, faisait référence à cette dette en vous disant que son octroi serait conditionnel au fait que vous transfériez votre REER à cette institution, demandez qu’on vous donne ces conditions PAR ÉCRIT. Tout à coup, vous allez voir disparaître toute forme de pression! Comme ça… par pur hasard…
•Les conseils trop compliqués pour être résumés en quelques mots.
Si une « stratégie » (je commence à détester l’utilisation de ce mot car on l’emploie à toutes les sauces, aussi insignifiantes soit elles…) est trop compliquée pour que vous puissiez la comprendre rapidement, il peut y avoir anguille sous roche… Il est sûr que certains conseils nécessitent des explications mais ces dernières doivent être compréhensibles par quelqu’un hors du domaine.
•Quand « c’est trop beau pour être vrai », c’est souvent trop beau pour être vrai!
Un investissement dans une coquille vide, partie d’une structure complexe, qui promet des rendements mirobolants est à fuir avec une perche de 100 mètres… Parlant de rendement : on ne peut JAMAIS vous promettre un rendement à moins qu’il ne soit garanti par contrat. Même si, statistiquement, les chances sont de 0,0001 % de ne pas réaliser un certain rendement, il faut oublier la promesse.
Voilà! Il ne s’agit que de quelques exemples de conseils où la prudence est de mise mais, vous l’aurez deviné, il en existe une multitude d’autres…
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