Il y a des cotisations REER très payantes, notamment pour les familles. Comment en profiter ?
De nombreux contribuables ont versé de l'argent dans leur REER afin de réduire leurs impôts de 2013. Comme ces cotisations donnent le droit à une déduction du montant investi, l'impôt épargné correspond à l'impôt qui aurait été payable sur le revenu sans cette déduction.
Par exemple, une personne qui a un revenu imposable de 160 000 dollars se situe dans le palier d'imposition supérieur, c'est-à-dire 49,965 % en 2013. Si cette personne applique une déduction de 20 000 dollars - parce qu'elle a contribué un tel montant à son REER - elle calcule donc que sa cotisation lui coûte en réalité 10 007 dollars, car elle aura un remboursement d'impôt de 9 993 dollars (49,965 % de 20 000 dollars).
On pourrait ainsi croire qu'une économie d'impôt maximale est réalisée par les personnes se situant dans ce dernier palier d'imposition. Or, la réalité est tout autre, particulièrement pour les familles qui ont des enfants à charge.
En effet, l'économie d'impôt maximale peut être nettement supérieure à 50 %. J'ai déjà traité de ces taux élevés, appelés «taux implicites», qui tiennent compte de l'ensemble de la situation de la famille, y compris les prestations versées au bénéfice des enfants. Mais comment s'en servir ?
Prenons le cas d'une jeune famille avec deux enfants d'âge préscolaire qui fréquentent des services de garde à 30 dollars par jour. Un des parents gagne 50 000 dollars par an, et l'autre, 30 000.
La ligne bleue de notre graphique indique l'impact réel (le remboursement d'impôt et autres) d'une cotisation à un REER par tranche de 1 000 dollars, alors que la ligne rouge indique l'effet cumulé des cotisations. On constate donc que la 31e tranche de cotisation (la ligne bleue) rapporte un remboursement d'impôt de 94,61 % ! Attention, ce sont seulement ces 1 000 dollars qui donnent droit à un tel remboursement d'impôt. Mais comment faire pour profiter de ce taux mirobolant ?
Tout d'abord, il faut bien interpréter ce graphique. Il faut comprendre qu'il faut se «rendre» à ce taux, c'est-à-dire effectuer une cotisation de 31 000 dollars. Pour les tranches inférieures qui rapportent un taux moindre, le remboursement d'impôt ne sera pas aussi impressionnant. Il faut donc regarder la ligne rouge qui indique le remboursement d'impôt sur la cotisation totale. Le remboursement maximal de 51,91 % est atteint, dans notre exemple, grâce à une cotisation de 34 000 dollars.
Comme on peut le voir, la zone réellement «payante» pour cette jeune famille est un niveau de cotisation se situant entre 20 000 et 35 000 dollars, la zone où la ligne bleue est la plus élevée.
Cependant, ces jeunes parents n'ont sans doute pas les moyens d'épargner autant... S'ils ont suffisamment d'espace REER disponible - si leurs droits de cotisation sont suffisamment élevés -, deux solutions sont possibles.
La première est de souscrire à un prêt-REER. Ce prêt peut être remboursé en totalité au moment où ils reçoivent leur remboursement d'impôt s'ils ont les liquidités requises. Sinon, le prêt pourra être amorti sur quelques années.
La seconde solution est de cotiser à leur REER sans demander de déduction. Ils pourraient ainsi garder cette déduction en banque pour l'additionner à d'autres déductions ultérieurement. Des cotisations temporaires à un CELI peuvent aussi donner les mêmes résultats. L'important, afin de profiter de tels remboursements d'impôt, est de déduire des cotisations suffisantes pour entrer dans cette zone payante.
Attention toutefois ! Ce type de graphique est très personnalisé et ne doit pas être utilisé comme modèle. Il s'agit de cas par cas. Parlez à votre conseiller financier pour plus de détails.