À VOS AFFAIRES. C’est souvent perçu comme une espèce de panacée vers la sécurité financière future. Mais «épargner tôt» n’est pas une panacée aux problèmes financiers. Tout est une question d’équilibre.
L’épargne en bas âge
Évidemment, lorsqu’on est «petit», on ne gagne souvent pas d’autre argent que celui qu’on reçoit de la parenté à son anniversaire.
Est-ce qu’un enfant devrait mettre 100 % de son argent de côté ? Contrairement à la même question qu’on pourrait poser à un adulte, il a les «moyens»de le faire. Ce n’est pas une question financière, mais une question d’éducation. Jusqu’à quel point veut-on lui montrer l’importance de l’épargne ?
Je ne suis pas psychologue, mais il s’agit essentiellement d’une question sur ce plan. Quelles seront les répercussions de ce qu’on l’encouragera à faire ? S’il épargne tout, même s’il s’agit d’une occasion idéale pour lui enseigner le report du plaisir, son compte de banque bien garni pour son septième anniversaire de naissance sera assez ennuyant, merci.
La question est de savoir jusqu’à quel point demander à son enfant de sacrifier son plaisir immédiat pour lui montrer les vertus de l’épargne. C’est une question d’équilibre. Comme dirait l’autre, «trop, c’est comme pas assez».
La première «job»
Vous avez l’impression que c’était hier, votre premier emploi. Le premier été où vous avez commencé à gagner de l’argent de façon autonome. Vous vous souvenez peut-être même des premières choses que vous vous êtes procurées avec cet argent. Quel plaisir et quel sentiment de fierté! Plus besoin de quêter maman ou papa pour faire comme les grands et dépenser dans les magasins.
Pour votre ado, il s’agit, ici aussi, de bien doser le plaisir immédiat et l’avenir. Une bonne discussion pourrait avoir lieu entre vous deux. Avec des chiffres… Oui, 20 $par semaine d’épargne génère un montant élevé à la longue. Mais encore ? Si votre jeune gagne 250 $par semaine avec son travail de fin de semaine, quel est le montant idéal à dépenser ? Encore une fois, je pense que ce sont les effets psychologiques qui sont importants.
S’il épargne 12 480 $cette année (52 fois 230, parce qu’il lui en coûterait 20 $pour se déplacer à son travail), ce montant vaudra peut-être 25 000 $dans 10 ans. Imaginez s’il faisait ça chaque année !
Ce régime spartiate risquerait toutefois d’avoir des effets pervers. Deviendra-t-il «obsédé»par l’argent au point de ne jamais vouloir se gâter ? Ou, à l’opposé, sera-t-il atteint un jour d’une «écoeurantite aiguë»de l’épargne et virera-t-il son capot de bord ?
Dépenser 230$ et épargner 20 $? Rendus là, si on néglige le volet psychologique, l’habitude, ça ne vaut plus grand-chose. Son épargne de 1040 $ cette année va peut-être valoir 2000$ dans 10 ans, montant qui aurait pu être atteint après quelques semaines seulement avec un plan de match plus «raisonnable».
Il me semble que de viser un équilibre du genre dépenser 50 $, en plus de son 20 $ pour se EXPERT INVITÉ transporter, et de mettre de côté 180 $par semaine est plus sain. De cette façon, au lieu d’avoir accumulé 25 000 $, ce sera peut-être «seulement» 20 000 $, mais avec combien de plaisirs additionnels ? Avec, tout de même, un certain sentiment de «sacrifice», nécessaire à mon avis.
Les habitudes d’épargne sont importantes à prendre en bas âge dans la mesure où on ne «vire pas fou». C’est aussi la période où la «capacité»d’épargne, en proportion des revenus, est la plus élevée. C’est le temps d’en profiter. Parce qu’une fois la «vraie vie d’adulte»entamée, il est souvent plus difficile d’épargner… en attendant que la maison soit finie d’être payée.