BLOGUE INVITÉ. Le perfectionnisme est souvent perçu comme un trait positif du fait qu’on l’associe à la persévérance et au travail minutieux. Pourtant, au quotidien, il est plus souvent piégeant que bénéfique chez les personnes sous son joug.
En effet, même modéré, le perfectionnisme contamine notre énergie et handicape notre efficacité. Insidieusement, il perturbe notre sens de l’équilibre dans l’établissement de nos priorités et la gestion de nos activités. En plus, ses effets néfastes s’amplifient lorsque le stress augmente et que des imprévus surviennent. Mieux vaut donc vite s’en libérer.
La solution pour y arriver? Prendre conscience des dommages qu’il engendre et agir contre eux en migrant vers une idéologie plus profitable à soi-même et à tout milieu de travail, celle de l’optimalisme.
Les symptômes
Nous sommes tous d’accord que donner son maximum en tout temps est souhaitable. Toutefois, en ne prônant que la rigidité du perfectionnisme, on ne fait que nourrir un comportement « parfait » pour perdre ce qui importe le plus en affaires : la maîtrise de soi. Or c’est avant tout là-dessus qu’on peut agir pour mieux performer et où il faut donc concentrer nos efforts.
Si on se laisse piéger par le côté sombre du perfectionnisme tôt dans notre carrière, ses effets nuisibles ne feront que croître au fil du temps. Ils auront même tendance à affecter jusqu’à notre vie personnelle. Aussi, doit-on être alertes à son impact dans notre quotidien afin de ne pas en subir les conséquences. Dans cette optique, tout perfectionniste doit d’abord accepter qu’il est impossible d’être toujours parfait. Personne n’y est arrivé à ce jour, personne n’y arrivera jamais et c’est très bien ainsi. L’objectif est tout simplement irréaliste. Pire, il est même étouffant, paralysant.
L’entraînement pour devenir optimaliste
Comment devient-on optimaliste alors? En choisissant mieux ses batailles. L’optimaliste sait accepter que pour aller du point A au point Z, le chemin ne sera pas toujours parcouru selon l’itinéraire prévu. Il faudra parfois sauter des étapes pour y revenir plus tard – ou non si elles ne sont pas importantes –, modifier les plans du fait d’un imprévu, parfois reculer pour mieux avancer ensuite, etc.
L’optimaliste ne s’épuise jamais à rester imperturbable au nom d’une perfection qui, trop souvent, peut même devenir un frein à la progression des affaires. Il (ou elle, il va sans dire) sait s’adapter aux situations et faire les choix cruciaux pour arriver à bon port. L’optimaliste ne fait jamais de surplace. Il est constamment dans le mouvement afin de faire avancer les choses, même lorsqu’un revers l’amène à reculer temporairement. Il agit là où il peut faire une différence, à commencer par la maîtrise de soi.
Vous voulez vous entraîner à devenir optimaliste? Voici cinq exercices à cette fin.
Exercice 1
Abandonnez l’approche drastique et adoptez la nuance et la souplesse. Il n’y a pas qu’une seule manière de réussir. Ouvrez-vous à d’autres avenues! Vous ferez ainsi des découvertes et ajouterez des cordes à votre arc.
Exercice 2
Concentrez-vous sur l’essentiel. À quoi bon perdre du temps à passer de 98 % à 100 % pour le seul principe de la perfection si la différence est négligeable, imperceptible et que la tâche retarde d’autres activités?
Exercice 3
Soyez indulgent(e) envers vous et les autres en faisant preuve de mesure. Acceptez que certaines journées sont moins productives – il y en a toujours. Appréciez le travail accompli plutôt que de pester sur celui non fait. C’est plus motivant.
Exercice 4
Établissez vos priorités, puis allouez un temps précis et réaliste pour exécuter chaque tâche. Ne vous entêtez pas inutilement et apprenez à vous arrêter ou à lâcher prise. Vous y gagnerez en efficacité.
Exercice 5
Faites la paix avec l’imperfection et focalisez sur l’optimisation. Vous développerez une dynamique de saine quête de l’excellence sans vous piéger dans l’obsession paralysante de la perfection.
Troquer le perfectionnisme pour l’optimalisme, c’est choisir d’investir dans une idéologie plus constructive pour avancer, créer un climat de travail stimulant et obtenir une satisfaction durable et croissante. En prime, l’optimalisme contribue à développer un leadership plus inspirant et ça, en affaires, c’est toujours... parfait!
Suggestion de lecture liée au sujet
L’apprentissage de l’imperfection de Tal Ben Shahar, spécialiste de la psychologie positive et du leadership.