BLOGUE INVITÉ. Hier encore, soit juste avant la pandémie, l’image du ou de la super leader, toujours en pleine maîtrise des affaires, au-dessus de toute perturbation que la vie pouvait lui envoyer et avec des réponses quasi instantanées à tous les problèmes avait encore la cote. À commencer chez nombre des principaux concernés.
Inutile de dire que cette image a été pour le moins secouée durant la pandémie et ce n’est pas une mauvaise chose.
Je ne compte plus les leaders – hommes et femmes – qui m’ont avoué trouver que les choses changent trop rapidement depuis deux ans, qu’ils se sentent parfois déstabilisés par la déferlante d’événements et d’imprévus et que cela engendre de l’anxiété chez celles et ceux qui se sentent incapables d'y faire face aussi vite et bien qu’ils le souhaitent.
D’une certaine façon, la situation exceptionnelle dans laquelle nous sommes tous plongés depuis deux ans les a confrontés à leurs limites personnelles et aux limites du leadership en mode « super héros ».
Catapultés dans l’inconnu et même le chaos par moment, combien de leaders – notamment ceux et celles dont les secteurs d’activités ont été durement éprouvés – ont dû apprendre sur le tas à composer avec un vertigineux déséquilibre et à tenter de diriger leurs affaires au meilleur de leurs compétences dans un contexte de crise inédite ?
Quand tout cela se conjugue littéralement avec la survie de l’entreprise, il a de quoi angoisser. D’autant plus, si on ne fait pas évoluer son leadership.
Revoir ses valeurs, ses façons de faire et ses priorités
Les périodes de déséquilibre ne sont pas mauvaises pour les haut(e)s dirigeant(e)s, car elles sont pour eux et elles des occasions de se remettre en question et de vérifier où ils et elles en sont dans leur vie.
Et cela a une importance capitale parce qu’avant toute chose, le leadership d’aujourd’hui nécessite de trouver un équilibre de vie pour soi. Cet équilibre personnel est la clé pour attaquer les défis professionnels l’esprit tranquille.
Il faut en effet nourrir son propre bien-être avant de pouvoir contribuer positivement à celui d’autrui.
Les leaders en phase avec notre époque où tout peut changer très vite n’hésitent pas non plus à se remettre en question.
Ils reviennent ponctuellement aux sources pour réviser leur charte des valeurs, l’adapter au besoin, puis vérifier si leurs priorités sont toujours alignées avec leurs valeurs et si leurs façons de faire sont toujours pertinentes pour atteindre les objectifs fixés.
Les leaders les plus alertes s’adonnent même à cet exercice au moins une fois tous les deux mois.
Ces personnes d’exception essaient aussi toujours de voir les occasions et les nouvelles perspectives qui peuvent surgir d’un déséquilibre, aussi vertigineux et insécurisant soit-il. Cela les anime et leur donne le courage d’affronter le tumulte.
Ils savent aussi que pour reprendre la maîtrise des affaires, rien ne sert de se lancer partout en même temps. Ils identifient d'abord quelle est la première étape à franchir pour aller de l'avant. Une fois qu'elle est accomplie, ils cernent quelle sera celle qui leur permettra de faire le prochain pas dans la bonne direction, et ainsi de suite.
L’ère de la bienveillance et de l’influence inspirante
Les leaders qui se démarquent le mieux aujourd’hui savent également tirer avantage des forces de leur personnel, des gens qui les entourent. Aucun(e) leader n’a réponse à tout et ce n’est pas nécessaire.
Les leaders modernes sont d’abord des guides. Ils savent déléguer, choisir les meilleures ressources pour résoudre les enjeux ou relever les défis qui se présentent à leur organisation et donner l’occasion à leurs troupes de mettre en valeur leurs compétences et de rayonner.
Ces meneurs et meneuses ne sont pas centré(e)s sur leur réussite personnelle, mais sur la réussite collective et c’est ce qui rend leur leadership et leur influence inspirants.
Les leaders d’aujourd’hui n’essaient pas de tout contrôler. Ils visent plutôt à soutenir leur équipe pour bien faire fonctionner l’ensemble de l’organisation, en conjuguant avec doigté performance et dépassement de soi pour eux-mêmes et chaque membre de leur personnel.
Ce sont des personnes bienveillantes, alertes aux facteurs physiques, mentaux, émotionnels et immatériels qui constituent l’énergie, l’esprit de corps et l’âme de leur organisation et en font une entité où il est toujours stimulant d’aller travailler. Et cela, même en période de déséquilibre.