BLOGUE INVITÉ. Les personnes qui ne possèdent pas de patrimoine numérique sont de plus en plus rares. Il faut donc le considérer dans votre planification successorale.
De plus en plus d’informations importantes sont stockées en ligne, sur des nuages, sur un disque dur externe, sur une clé USB, etc. Je réalise en fait que tous mes rapports d’impôts ainsi que mes relevés bancaires, d’investissements et de cartes de crédit ne sont plus classés dans un meuble classeur traditionnel comme avant.
Mes informations bancaires sont sauvegardées sur le site Web de ma banque et mes rapports d’impôts sont en format électronique sur mon disque dur externe. Tout ceci est évidemment protégé par mot de passe. Aussi bien gardé que de l’or à la banque!!! Mais… s’il m’arrivait une catastrophe, comment mon conjoint pourrait-il accéder à ces informations?
La vie à l’ère numérique offre plusieurs avantages, mais lors d’un décès, les complications inattendues qui y sont liées sont fréquentes! Vu l’augmentation de la popularité de ces options numériques, nous pouvons nous attendre à ce que les complications soient de plus en plus importantes. Il est donc primordial que votre liquidateur soit informé de vos possessions numériques et qu’il ait les instructions pour y accéder.
Chaque fournisseur de services numériques possède ses propres conditions d’utilisation définissant les modalités de fermeture d’un compte d’une personne défunte. Dans la plupart des cas, le liquidateur est autorisé à fermer un compte, il suffit d’informer le fournisseur du décès du titulaire du compte. Cependant, il faut qu’il connaisse l’existence de ces comptes! Voilà pourquoi nous devrions tous et toutes garder un compte-rendu de nos mots de passe, noms d’utilisateur et codes d’accès. Si vous n’en avez pas encore, je vous invite à commencer dès maintenant à bâtir un fichier central où sont résumées ces informations. Cela facilitera grandement la tâche de vos proches à la suite d’un décès, d’un accident ou d’une maladie grave et permettra d’éviter que des actifs numériques soient perdus.
À (re)lire: Utilisez-vous un gestionnaire de mot de passe?
Ce fichier central peut contenir, par exemple, les informations et détails sur:
- Vos actifs numériques, tels que vos Bitcoins ;
- Vos domaines (sites Web) ;
- Vos comptes de courriel et de réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Instagram, LinkedIn etc) ;
- Vos autres comptes, tels qu’iTunes, Google Play, etc. ;
- Vos documents stockés sur YouTube et Google Docs, par exemple ;
- Vos banques virtuelles et comptes bancaires en ligne.
Il s’agit bien entendu d’une liste non exhaustive qui doit être personnalisée.
En plus de consolider nos informations dans un fichier central, nous devrions également tous et toutes réfléchir à l’utilité de nos comptes en ligne. Sont-ils vraiment tous nécessaires? Avons-nous besoin d’être membres de trois sites de partage et de stockage de photos ou bien pourrions-nous nous limiter à un seul, par exemple? Il faut prendre le temps d’identifier les actifs numériques dont nous avons vraiment besoin, qui sont précieux pour nous et que nous voulons transférer à nos proches. Ensuite, les comptes superflus peuvent être fermés.
Comme pour le reste de nos biens physiques, l’essentiel est d’informer nos proches et notre liquidateur de l’existence de notre patrimoine numérique, tout en prenant bien soin de leur transmettre l’information nécessaire afin qu’ils puissent, après notre décès, procéder aux fermetures de compte ou aux transferts, par exemple, afin d’éviter que des actifs soient perdus ou que des comptes restent en suspens.