Le New York Times a publié dimanche dernier un article de Jessica Zitter, médecin orientant sa pratique en soins palliatifs, et je l’ai trouvé fort intéressant. Voici le lien pour y accéder :
Dans son article, elle formule son opinion sur la pertinence d’introduire l’éducation relative à la mort dans le système scolaire secondaire, de la même façon dont il est question de la santé sexuelle dans le programme primaire actuel. J’ai trouvé son point de vue intéressant. La connaissance est synonyme de pouvoir. Par exemple, les jeunes d’aujourd’hui pourraient bénéficier d’être éduqués en littératie financière. Cela leur permettrait de mieux gérer leur argent et de prendre des décisions financières éclairées. Je crois aussi qu’il serait bénéfique d’introduire les jeunes à la mort.
L’éducation sexuelle est déjà intégrée dans la plupart des programmes scolaires avec comme objectif d’informer et responsabiliser les jeunes dès le jeune âge, alors pourquoi ne pas, dans le même ordre d’idée, les informer sur d’autres sujets susceptibles d’avoir d’importants impacts dans leur vie, comme la mort.
L’école secondaire pourrait être le niveau d’âge approprié pour introduire les adolescents à la mort. Les mots cancer, démence et mort génèrent souvent des émotions mitigées auprès de cette tranche d’âge, mais comme le mentionne Dre Zitter, « nous devons apprendre à faire une place à la mort dans nos vies tout comme nous devons apprendre à la planifier » (traduction libre).
L’auteure, portant son chapeau de spécialiste en soins palliatifs, suggère que ceux qui sont à la fin de leur vie pourraient éviter la souffrance ou l'atténuer en étant informés sur le sujet et les possibilités s’offrant à eux. Elle mentionne en effet que la plupart choisiraient sans doute de mourir de manière planifiée et confortable, entourés de ceux qu’ils aiment.
« Quand les patients sont préparés, ils meurent mieux » (traduction libre), indique l’auteure. La préparation à la mort permet une réflexion sur ses objectifs et ses valeurs et permet de documenter ses préférences. C’est aussi une façon de garder le contrôle sur sa vie en faisant des choix qui nous ressemblent.
Je ne peux m’empêcher de penser au soulagement qu’a ressenti une de mes collègues, dernièrement, lorsque sa belle-mère, qui se trouvait en phase terminale, a opté pour la mort au lieu de continuer dans la souffrance. Grâce à la nouvelle loi en vigueur dans notre province, elle a pu prendre cette décision et mettre fin à sa souffrance : les patients en phase terminale ont le droit de choisir de mourir avec de l’aide médicale. Ainsi, elle a pu décider des circonstances de sa mort : planifiée et entourée des gens qu’elle aimait.
L’auteure se questionne sur la raison pour laquelle le décès est considéré plus tabou que la sexualité dans un contexte scolaire. Les deux sont des phénomènes tout à fait naturels auxquels tous les élèves seront confrontés. Elle soutient qu’un programme d’instruction sur le décès contribuerait à normaliser ce passage de la vie et encouragerait les jeunes à s’y préparer. Je suis d’accord. En effet, je vois cela sous le même angle que la littératie financière. L’introduction aux finances au secondaire aide les étudiants à être mieux préparés pour la gestion de leurs finances de façon générale, alors il en serait certainement de même pour une introduction à la mort.
Les programmes d’éducation sur la mort pourraient inclure des notions sur l’importance de la planification successorale, du testament, du mandat de protection (qui a pour rôle de désigner une personne de confiance afin que cette dernière agisse en votre nom lorsque vous ne le pourrez plus) et des directives de fin de vie, entre autres.
La mort finira par tous nous toucher à un moment ou à un autre. Il va de soi que plus on en parlera, mieux nous seront préparés.