BLOGUE INVITÉ. Tout comme Hubert Lenoir, qu’on a vu récemment sur le plateau de Tout le monde en parle, moi aussi, je l’ai déjà eu ce sentiment. «Genre, on finit ça là!»
Adolescente, mes parents avaient refusé que je poursuive mes études générales au secondaire. Je rêvais de devenir avocate, j’ai eu droit à un cours de secrétariat. Ce soir-là, j’ai eu envie de m’endormir et de ne plus jamais me réveiller. Les soirs suivants aussi d’ailleurs. Il est loin le bonheur dans ces temps-là…
C’est arrivé aussi à mon amie Cora de flirter avec l’idée du «on finit ça là». «Tu sais comme perdre pied dans l’escalier, tomber et débouler brutalement jusqu’en bas», m’avait-elle raconté. À la suite d’une séparation difficile, sans travail, elle n'a eu d'autre choix que d'élever seule ses trois enfants.
Comme ce fut le cas pour moi, c’est l’entrepreneuriat qui est finalement venu à sa rescousse. Condamnée à vivre pour un petit pain, elle a plutôt décidé de servir du pain grillé. Aujourd’hui, les restaurants Cora ont le bonheur d’en servir tous les jours dans plus de 130 établissements à travers le Canada.
L’entrepreneuriat, ça peut changer drastiquement des situations personnelles. Des situations qu’on n'aime pas ou qui ne nous ressemblent pas et avec lesquelles on ne veut pas continuer. Ça permet d’identifier ce qu’on veut garder dans sa vie, et ce qu’on veut changer ou jeter.
L’entrepreneuriat, c’est un cadeau pour notre estime et notre potentiel. C’est pour ce qu’on aime, ce qui nous passionne et nous fait vibrer. Ça donne des options et des opportunités à saisir. Ça permet de rêver. Et les rêves représentent un des aspects les plus importants de notre existence. Ils sont capables de projeter notre volonté et notre imagination dans le domaine du possible. L’entrepreneuriat, c’est vivre avec l’espoir que demain sera meilleur qu’aujourd’hui. C’est un tremplin pour tenter d’améliorer sa vie.
Curieux paradoxe
L’entrepreneuriat, c’est le bonheur… mais pas toujours. Lorsqu’on bâtit une entreprise à partir de zéro, c’est souvent l’enfer. Comme l’explique si bien l’entrepreneur à succès Richard Branson, le mot clé pour plusieurs années devient «survie». Ça me rappelle ma rencontre avec Alexandre Briunet, le «Pizza Man». Son médecin lui avait annoncé qu’il était sur le bord d’un «burn-out» et qu’il fallait qu’il diminue ses activités. «Bien oui, je vais embarrer mes trois enfants dans une garde-robe puis je vais fermer les portes de ma petite entreprise le temps que je me repose…», m’avait-il lancé avec un air complètement exaspéré.
Aujourd’hui, Alexandre est à la tête de Pizza no. 900, une chaîne à succès qui ouvrira bientôt son vingt-et-unième restaurant. Papa d’un quatrième enfant, il est reparti en affaires après avoir vendu à gros prix Stromboli, son usine de pizzas surgelées. Curieusement, c’est mon amie Cora qui avait semé en lui l’idée de démarrer un jour sa propre chaîne de pizzérias.
Rien n’est jamais fini
On dit que le succès n’est pas une question de chance, mais de choix. Il n’est pas quelque chose qu’on doit attendre, mais qu’on doit accomplir. On n’a qu’une vie et notre devoir est de la vivre le plus intensément possible. Même si on a un million de raisons de vouloir tout quitter on en a juste besoin d’une bonne pour se remettre à rêver.
Et avant d’abandonner, demandez-vous pourquoi vous avez persévéré si longtemps!