Google n'a pas enfreint les dispositions antimonopoles dans la gestion de son algorithme de recherche, estime la Federal Trade Commission (FTC) américaine. L'organisme sermonne néanmoins Google pour son utilisation de certains brevets dans le domaine du mobile et pour certaines pratiques liées à la recherche.
Dans une conférence de presse attendue, qui met un terme à une enquête qui a duré plus d'un an et demi, la FTC a annoncé que ses commissaires avaient conclu à 5 contre 0 qu'il n'y avait pas de preuve suffisante à l'effet que Google violait la loi sur laquelle elle a juridiction. De nombreux rivaux, dans divers champs d'activité, accusaient Google de manipuler les résultats de recherche pour favoriser ses propres offres au détriment des leurs.
« Lorsqu'il y a eu des changements à l'algorithme de Google qui ont eu pour effet de faire baisser des concurrents dans les résultats de recherche, a expliqué le président de la FTC Jon Leibowitz, ils étaient faits de façon plausible afin d'améliorer l'expérience des consommateurs. C'est particulièrement vrai quand ces concurrents tentaient eux-mêmes d'exploiter cet algorithme à leur avantage, pas nécessairement à celui du consommateur. »
Page suivante : L'achat de Motorola perd de l'attrait
L'achat de Motorola perd de l'attrait
Cette victoire pour Google a été assombrie par une autre décision. L'entreprise s'est entendue avec l'organisme pour cesser de tenter d'obtenir des injonctions interdisant la vente de produits qui utilisent certains brevets lui appartenant, principalement depuis l'achat de Motorola.
Ces brevets sont considérés comme étant essentiels à des standards internationaux. En conférence de presse, M. Leibowitz a cité l'iPad d'Apple, la console Xbox de Microsoft ou les téléphones intelligents BlackBerry de Research in Motion comme produits qui étaient possiblement menacés par les pratiques d'affaires de Google.
« Notre geste aujourd'hui lance un message clair voulant que les promesses de rendre des brevets accessibles selon des termes raisonnables doivent être tenues, a indiqué M. Leibowitz en conférence de presse. Les entreprises ne peuvent prendre ces engagements lorsque cela fait leur affaire — pour que leur brevet soit inclus dans un standard — puis agir de façon opportuniste par la suite, une fois que le standard est établi et que ceux qui en dépendent sont sujets à l'extorsion. »
Selon la FTC, Motorola avait promis il y a plusieurs années que ces brevets seraient offerts selon des termes jugés raisonnables (Fair, Reasonnable and Non-Discriminatory, FRAND), avant de changer d'idée. Google avait poursuivi cette pratique après son achat de l'entreprise.
Rappelons que les multiples brevets de Motorola étaient considérés comme l'un des principaux attraits de l'entreprise, au moment de l'acquisition.
Recherche : une tape sur les doigts
Finalement, même si elle a clôt son enquête sur le moteur de recherche, la FTC a néanmoins obtenu quelques concessions de Google. Cette dernière, a expliqué M. Leibowitz, était accusée par des concurrents de s'approprier illégalement leur contenu (tel que les critiques faites par des utilisateurs de Yelp), puis de menacer ceux qui s'en plaignaient d'être carrément exclus de son moteur de recherche.
« Ces allégations décrivent une pratique qui est clairement problématique et potentiellement nuisible à la compétition parce qu'elle décourage l'innovation », a indiqué le président.
Dorénavant, les sites qui se plaignent de telles pratiques pourront se retirer (opt-out) de certains sites verticaux de Google (Shopping, Local, etc.) sans crainte d'être exclus du moteur de recherche.