Dans certains secteurs d’activité, le piratage par un concurrent pourrait mettre une entreprise en péril.
DOSSIER USINE 4.0 Sécurité informatique, espionnage industriel : l'usine 4.0, qui relie entre eux les systèmes de production et de gestion non seulement de l'usine, mais aussi de ses clients ou de ses fournisseurs, présente des risques de cybersécurité. Dans certains secteurs d'activité, le piratage par un concurrent pourrait même mettre une entreprise en péril.
Il ne faut pas pour autant s'empêcher de prendre le virage 4.0, affirme Sébastien Houle, directeur général du centre collégial de transfert technologique Productique Québec. «Dès qu'on installe un câble Internet dans une entreprise, il y a un risque. C'est important de s'en préoccuper, comme de n'importe quel risque auquel une entreprise peut être exposée. Cependant, ça ne doit pas freiner l'adoption d'une stratégie numérique», explique M. Houle.
Olivier Thomas, conseiller manufacturier chez STIQ, fait écho à ces propos. «Il y a un risque accru, mais, même avant l'ère de l'usine 4.0, il y avait des risques liés à la cybersécurité dont bon nombre d'entreprises ne semblaient pas se soucier», dit-il.
«D'ailleurs, très peu d'entreprises sont dotées d'un programme de gestion des risques de l'ensemble de leurs activités», ajoute M. Thomas, en soulignant que les entreprises québécoises ne doivent pas hésiter à prendre le virage 4.0.
Plusieurs façons de se protéger
Et il existe des façons de se prémunir le plus possible contre les risques de piratage informatique ou d'espionnage industriel.
Par exemple, l'entreprise Optimum Canada, en Montérégie, a mis en place de nouveaux mécanismes pour préserver la confidentialité de ses données. «Les technologies évoluent rapidement. On a acheté de nouveaux logiciels et mis en place une structure en TI», indique Vincent Lemoine, copropriétaire et directeur général d'Optimum.
L'entreprise d'usinage de pièces métalliques de haute précision APN se préoccupe aussi des questions de cybersécurité. «Il faut toujours être sur la coche, et les questions de sécurité informatique font continuellement partie de nos réflexions», dit le coprésident Yves Proteau.
La PME de Québec prévoit même investir 300 000 $ dans l'achat ou la mise à jour de logiciels, de serveurs informatiques ou d'autres systèmes de sécurité.
«Les entreprises qui craignent l'espionnage industriel doivent prendre le temps de bien évaluer la sensibilité des informations qui circulent», dit Gilles Charron, directeur au développement des affaires de Productique Québec.
Manque de main-d'oeuvre
Pourtant, les dirigeants d'entreprise ne considèrent pas la cybersécurité comme l'un des principaux enjeux liés à la mise en oeuvre d'une usine 4.0, indique un récent sondage réalisé par la BDC auprès de quelque 1 000 entrepreneurs canadiens.
Le manque de main-d'oeuvre qualifiée (42 %) vient en effet au premier rang des difficultés qu'ils ont dû surmonter au moment de mettre en oeuvre des technologies numériques, suivi des coûts excessifs (38 %), de l'incertitude entourant le rendement du capital investi (31 %) et de la résistance au changement chez les employés (31 %). Quant à la cybersécurité (10 %) et à l'intégration des données (9 %), elles figurent aux derniers rangs.
CLIQUEZ ICI POUR CONSULTER LE DOSSIER USINE 4.0: UN VIRAGE NUMÉRUQUE S'IMPOSE