Adrien Tombari (au centre, portant la casquette jaune), à la tête de la start-up Adn conférenciers, entouré de ses conférenciers et ses conférencières, Cath Laporte, Chris Bergeron, Bruny Surin, Carl Boutet, Anthony Vendrame, Nicholas Belliveau et Xavier Jourson. (Photo: courtoisie)
Pour tout l’automne, Les Affaires vous présente SOLUTION START-UP, une rubrique dédiée aux jeunes entreprises innovantes du Québec. Vous découvrirez des entreprises qui ont franchi l’étape de l’«accélération». C’est un rendez-vous chaque semaine, tous les mercredis à 12h.
SOLUTION START-UP. En pleine pandémie, alors que les mots «événementiel» et «présentiel» ne rimaient plus du tout, Adrien Tombari a décidé de créer une agence de personnes qui offriraient des conférences, des services d’animation de panels, d’événements ainsi que de consolidation d’équipe team building.
Après avoir reçu l’information, les personnes à qui il racontait son projet d’affaires lui disaient tout simplement: «Bonne chance».
«Je me suis dit que j’allais essayer six mois et qu’après cette période, si j’étais capable de manger des pâtes, ça veut dire que le marché est là», raconte Adrien Tombari.
Ce fut le cas. La première année de son entreprise, Adn conférenciers, le chiffre d’affaires a été de 250 000$. La deuxième, le compteur s’est arrêté aux environs de 500 000$. Et pour la troisième année financière, qui s’est terminée en septembre dernier, les revenus ont atteint 900 000$.
Et maintenant qu’Adn débute sa quatrième année, l’agence représente environ 50 personnes, dont l’ex-champion olympique Bruny Surin, la sommelière et entrepreneure Jessica Harnois, la chroniqueuse du quotidien Emilie Nicolas, et d’autres figures connues et moins connues du grand public.
«La grande majorité des conférenciers que nous représentons sont des sommités dans leur domaine. […] L’idée c’est que n’importe quel contenu dont tu vas avoir besoin pour un événement, on est capable de trouver la réponse pour toi», explique Adrien Tombari, qui ajoute que son entreprise, née «avec la mission de changer le monde une connexion à la fois», offre aussi des services de prise de parole en public et de formateurs. Ainsi que des retraites stratégiques, de planification stratégique et de leadership. «Il y a vrai besoin dans le marché pour ça , explique-t-il.
«À travers ce que nous faisons, nous allons développer des compétences, adopter des changements dans les comportements, notamment avec de la formation. […] Et changer le monde, à travers la mission sociale et les répercussions que nous avons dans la représentativité de la diversité notamment», ajoute-t-il.
Cette représentativité de la diversité est d’ailleurs une valeur centrale dans le modèle d’affaires d’Adn. Et une des raisons qui ont mené à sa fondation. D’origine franco-tunisienne, son fondateur a voulu créer à travers celle-ci une entreprise qui lui ressemblait et dans laquelle différentes perspectives étaient représentées. De la cinquantaine de «talents» qu’Adn représente, plus de 60% sont des femmes, des personnes avec un handicap, des personnes trans, des jeunes.
«L’objectif à terme va beaucoup plus loin qu’Adn. C’est que d’ici quelques années, toutes les agences représentent les personnes issues de la diversité. C’est une mission qui dépasse ce qui est pour le moment un avantage concurrentiel. Nous voulons être un acteur de changement dans une industrie qui est très très beige, très masculine et très traditionnelle.»
Par très beige et très masculine, Adrien Tombari ne passe pas par quatre chemins pour décrire ce qui était pour lui un irritant à une époque encore pas si lointaine. «Ça part du fait que pendant longtemps, j’ai été du côté client. Et que 90% du marché était des hommes blancs de 50 ans et plus», affirme-t-il.
Sortir du Québec
Pour Adrien Tombari, un des irritants de son industrie était qu’on y retrouvait toujours les mêmes personnes. Mais grâce à ses années passées chez Infopresse et au Réseau QG100, il s’est construit un réseau qui lui a permis de passer du projet à la réalité.
«À la base, je n’ai pas eu besoin d’aller chercher beaucoup de gens. J’ai seulement discuté avec des conférenciers que je connaissais et je leur ai dit que je voulais lancer ce projet. Très naturellement, les gens m’ont dit oui et m’ont accordé leur confiance.»
«En trois ans, ajoute-t-il, nous avons réussi à devenir la première entreprise qui vient en tête pour dans l’esprit des gens qui veulent aller chercher des conférenciers. C’est notre porte d’entrée, les gens viennent nous voir pour ça et c’est ce qui attire le plus de revenus chez nous.»
Pour l’instant, la très grande majorité de ces revenus proviennent du Québec. À près de 70%. Le reste provient du reste du Canada. Un marché qu’Adrien Tombari souhaite continuer d’investir, en plus de l’Europe.
«L’idée est d’amener des perspectives étrangères sur les scènes au Québec. Nous avons des conférenciers qui viennent de partout dans le monde. De l’autre côté du spectre, nous voulons aussi exporter les talents du Québec à l’extérieur de ses frontières. Ailleurs au Canada, mais aussi en France et en Belgique.»
Des partenariats avec des planificateurs, des producteurs d’événements sont également dans les cartons pour assurer la croissance d’Adn. Une forme de service complémentaire qui viendrait s’ajouter à une offre de services qui n’inclut pas toujours du contenu.
«Avec les hôtels aussi, dit Adrien Tombari. Souvent, ils travaillent avec des fournisseurs d’audiovisuel pour les événements, mais pas avec des fournisseurs de contenu. Alors je suis vraiment avec un bâton de pèlerin actuellement à rencontrer tous les hôteliers du Québec pour leur offrir une expérience additionnelle à leur clientèle.»