Intel: un innovateur ­sous-estimé ou un piège à valeur?


Édition du 09 Décembre 2020

Intel: un innovateur ­sous-estimé ou un piège à valeur?


Édition du 09 Décembre 2020

Par Stéphane Rolland

(Photo: 123RF)

LE TAUREAU CONTRE L'OURS. Que vous soyez optimiste ou pessimiste, retrouvez l’analyse d’un titre en deux parties. Dans ce numéro, Intel. Choisissez votre camp!


Optimiste

- Avec leurs puces de 7 nanomètres (nm), Taiwan Semiconductor Manufacturing et Samsung semblent avoir pris une longueur d’avance sur ­Intel. Abhinav ­Davuluri, de Morningstar juge pourtant que ces plus petites puces ont une performance similaire à la puce de 10 nm d’Intel.

- En recourant à la ­sous-traitance, ­Intel pourrait accélérer l’innovation de ses produits et pourrait augmenter ses flux de trésorerie de 20 % à 25 %, croit ­Timothy ­Arcuri, d’UBS. L’analyste anticipe que l’entreprise de Santa Clara, en Californie, pourrait ­sous-traiter de 50 % à 80 % de ses activités dans un horizon de trois à cinq ans, comparativement à 20 % en ce moment.

- L’action d’Intel s’échange à 10 fois les bénéfices des 12 prochains mois tandis que son évaluation a généralement suivi celle du S&P 500 (26 fois) au cours des 20 dernières années. En comparaison, ­Nvidia s’échange à 47 fois. John Pitzer, de ­Crédit ­Suisse, estime qu’Intel est l’une des sociétés technologiques les plus ­sous-évaluées.

 

Pessimiste

- Intel prend du retard par rapport à son concurrent Taiwan Semiconductor Manufacturing. La société connaît des retards dans la transition des puces de 10 nm à celles de 7 nm, dont la production est reportée à 2022. Sa concurrente dit qu’elle sera prête à passer à la production de masse de puces de 3 nm d’ici 2022.

- Il n’y a pas de solutions faciles aux problèmes qui se dressent sur le chemin d’Intel, met en garde ­Vivek ­Arya, de BofA Securities, qui a abaissé sa recommandation de « neutre » à « sous-performance » en octobre dernier. Il note que la demande se déplace vers l’infonuagique, où la concurrence est plus forte et les marges moins élevées que le secteur des ­PC et des centres de données.

- À ceux qui nourrissent des espoirs quant à un éventuel recours accru à la ­sous-traitance, ­Vivek ­Arya estime que la société est trop grosse pour trouver un partenaire rapidement. Les litiges commerciaux entre les ­États-Unis et la ­Chine pourraient aussi compliquer la conclusion d’un partenariat. Cela pourrait mener à « des années d’incertitude », selon lui.

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