L’emballage souple obtient 23 % des parts du marché mondial, selon la firme Smithers Pira. Et la tendance montre que cette demande à la hausse ne fait que commencer. [Photo : 123RF]
Le carton domine encore l'industrie de l'emballage mondial, alors qu'il détient un peu plus de 35 % des parts du marché. Cette matière est cependant en voie d'être rattrapée par les emballages de plastique.
Dictée par la forte demande du secteur de l'alimentation pour des formats plus alléchants au regard et plus agréables au toucher, l'industrie de l'emballage a développé un large penchant pour les contenants de plastique rigide et flexible au cours des cinq dernières années. Selon la firme britannique Smithers Pira, ces deux types d'emballage se partagent déjà plus de 40 % des parts du marché mondial (23 % pour les emballages souples et 18 % pour le plastique rigide). Et la tendance montre que cette demande à la hausse ne fait que commencer.
En plus de leur malléabilité et de leurs vertus sur le plan de la préservation et de la protection des aliments, ces nouveaux types d'emballage ont l'avantage d'être beaucoup plus légers. Ce qui réduit considérablement les coûts de transport, indique le dernier rapport de Smithers Pira. Selon cette firme, le secteur de l'alimentation représente plus de 75 % de la clientèle qui utilise ces matières plastiques. Les produits pharmaceutiques, médicaux, cosmétiques et de toilette sont parmi les autres grands marchés non alimentaires pour les emballages souples.
Second souffle pour d'autres industries
Ces nouvelles tendances en produits d'emballage ont pour effet de donner un second souffle à d'autres industries, notamment celle du papier et de l'imprimerie. C'est notamment le cas de TC Transcontinental (propriétaire du Groupe Les Affaires) qui, au printemps dernier, a mis la main sur Coveris Americas, un important fabricant d'emballage souple de Chicago pour 1,32 milliard de dollars américains. En 2014, l'entreprise avait entrepris un virage à 180 degrés vers l'emballage souple en faisant l'acquisition des deux usines de Capri Packaging, au Missouri.
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« Nous avons d'abord apprivoisé le marché de ce type d'emballage avant d'y prendre davantage d'expansion. Depuis ce jour, 26 autres usines d'emballage souple, principalement aménagées à proximité d'entreprises en transformation alimentaire, se sont ajoutées à notre tableau de bord », indique Donald LeCavalier, vice-président des finances et affaires corporatives de TC Transcontinental. Désormais, l'emballage souple représentera 48 % des revenus totaux de Transcontinental.
Ce virage se traduit également par des transformations d'usines. Dès cet automne, l'ensemble de l'usine Flexipak déménagera sa production sous le toit du bâtiment Transcontinental Métropolitain, où était imprimé le journal La Presse. Fermée depuis janvier 2018, l'ancienne imprimerie de 125 000 pieds carrés - soit une superficie trois fois plus grande que l'actuel bâtiment de Flexipak -, sera convertie en usine d'emballage souple. Ni le montant du déménagement ni celui des investissements pour l'achat de futurs équipements n'ont encore été dévoilés.
Projets de modernisation
L'entreprise Kruger, qui détient neuf usines au Québec, veut elle aussi sa part du gâteau dans le monde de l'emballage. Une volonté qui se traduit par plusieurs projets de diversification au sein de ses usines. Parmi ces transformations, notons celle de l'usine de Trois-Rivières, qui a permis la conversion de la machine à papier journal no 10 (MP10) en machine à carton doublure léger 100 % recyclé. Un investissement de 250 millions de dollars, souligne fièrement Mike Lafave, vice-président principal et chef de l'exploitation, Emballages Kruger. Ce projet de modernisation, dit-il, est venu redynamiser l'usine de pâtes et papiers dont la production était en déclin.
En plus de sécuriser les 270 emplois de l'usine, la MP10 permet de fabriquer annuellement 360 000 tonnes métriques de carton doublure haut de gamme 100 % recyclé. « Cette nouvelle catégorie de carton, utilisée autant pour les emballages primaire, secondaire et tertiaire, connaît une forte croissance en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde. Elle s'inscrit, explique M. Lafave, dans une quête du poids optimal par les entreprises. » Il s'agit pour les entreprises de trouver le parfait équilibre entre les différents aspects tels que le grammage du carton doublure, la résistance, le format de l'emballage, de même que l'empreinte écologique et le coût à l'utilisation pour les fabricants de boîtes en carton ondulé, poursuit M. Lafave.
Une large portion de la production est vendue aux usines de boîtes d'Emballages Kruger situées à Montréal (arrondissement LaSalle) et à Brampton (Ontario). D'autres investissements sont également en cours pour moderniser les usines Kruger de Brompton et de Wayagamack, enchaîne M. Lafave. Ces transformations vont permettre de réduire graduellement la production de certains produits en décroissance, tels que le papier journal et le papier pour magazines. Ces usines qui bénéficient d'investissements totaux de 107,5 M $ vont notamment produire des emballages à partir du filament de cellulose qui provient de l'usine de Trois-Rivières.
« Cette matière, précise M. Lafave, utilisée pour la production d'emballages alimentaires flexibles, de l'étiquetage et l'impression numérique, sont tous de nouveaux créneaux qu'on retrouve dans l'industrie de l'emballage. »
Au terme du projet, l'usine de Brompton aura cessé complètement la production de 200 000 tonnes par année de papier journal et se consacrera exclusivement aux nouveaux produits de spécialité.
70 %
Près du trois quarts des emballages mis sur le marché au Québec proviennent du secteur alimentaire.
Source : ÉEQ
851 G$ US
C’est ce que représentait, en 2017, le marché mondial de l’emballage. Il atteindra 1 trillion de dollars américains en 2022.
Source : Smithers Pira
50 millions
L’industrie de l’emballage canadienne devrait compter 50 millions d’unités d’emballage de plus sur le marché d’ici 2021, ce qui portera à près de 3,6 milliards le nombre d’unités d’emballage en circulation.
Source : « Trends and Opportunities in the Canadian Packaging Industry : Analysis of changing packaging trends in the food, cosmetics & toiletries, beverages and other industries ». Report Buyer, octobre 2017
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