Plusieurs options sont offertes aux organisations afin d’éponger une bonne partie des frais encourus par l’audit énergétique de leurs opérations. (Photo: 123RF)
DOSSIER L'EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE, C'EST PAYANT! Pourquoi attendre que les gouvernements vous imposent des amendes salées pour votre consommation énergétique trop élevée quand il est possible dès maintenant de corriger la situation? Et que de l’aide financière vous est offerte en plus pour le faire? C’est le message que véhiculent massivement les firmes de génie-conseil auprès des petites, moyennes et grandes entreprises ces temps-ci.
«Les entreprises ont justement accès à un solide coup de main financier pour réaliser la toute première étape cruciale de ce processus, soit un audit énergétique de l’ensemble de leurs opérations», indique Richard Blais, président de la firme Consultants G.I.C., en affaires depuis plus de 30 années.
Plusieurs options, poursuit-il, sont offertes aux organisations afin d’éponger une bonne partie des frais encourus par ces analyses approfondies. Une étape dont les coûts peuvent aisément varier entre 5000 $ et 50 000 $ selon la taille et la nature des activités des entreprises.
«Jusqu’à tout récemment, le Fonds Écoleader remboursait 75% de la facture de cet exercice», note-t-il. Lancé en 2019, l’organisme a reçu les candidatures de plus de 1000 projets. Plus de la moitié de ces demandes de subventions ont même été reçues depuis l’automne 2021, signale l’équipe de ce fonds. Le programme, qui bénéficiait d’une enveloppe de 18,5 millions de dollars (M$), a été victime de sa popularité. Il est en pause jusqu’à ce qu’il puisse renflouer ses coffres.
En attendant, d’autres organismes tels que Transition Énergétique Québec (TEQ), Hydro-Québec et Énergir offrent également de bons programmes d’aides financières pour les audits et les implantations, mentionne-t-il. «Les entreprises peuvent donc se tourner vers ces organismes en fonction de leurs besoins et de leur source d’énergie. Ces organisations sont dotées d’équipes de soutien dynamiques et proposent de rembourser jusqu’à 50% des frais de l’analyse énergétique», soutient l’ingénieur Blais.
Et en plus, elles proposent de subvenir à une partie des coûts d’installation des projets sélectionnés. Ces organismes, dit-il, offrent de rembourser jusqu’à 75% de la facture des entreprises qui optent pour des appareils plus performants. «En résumé, il suffit que l’audit soit bien mené afin de recommander, avec précision, un plan d’implantation qui permettra au client de faire un choix éclairé sur les mesures à prendre et d’identifier les programmes d’aides financières qui vont contribuer à sa réussite.»
Des réductions de GES très payantes
«Mais de toutes les aides financières accessibles pour les projets d’efficacité énergétique, les plus attrayantes demeurent celles que proposent les programmes du TEQ du ministère des Énergies et des Ressources naturelles (MERN)», maintient Jean-Philippe Morin, qui dirige la firme JPM Consultant depuis 2016. Cet ingénieur préconise notamment le généreux programme Écoperformance.
Depuis cinq ans, cette aide financière s’adresse aux entreprises, institutions et municipalités qui consomment des combustibles fossiles ou qui utilisent des procédés générant des émissions fugitives de gaz à effet de serre (GES). «Il s’adresse autant aux petits qu’aux grands consommateurs d’énergie qui optent pour des solutions permettant de réduire considérablement leurs émissions de GES», souligne-t-il. Selon leur taille, les organisations peuvent ainsi bénéficier d’un montant variant entre 25 $ à 125 $ pour chaque tonne de GES que permettent de réduire leurs nouveaux équipements.
Cette aide financière peut également correspondre à 75% des dépenses admissibles, précise-t-il. Ainsi, le coût d’achat (ou le surcoût d’un appareil plus performant, dans le cas d’un remplacement), l’équipement requis pour le mesurage de la consommation énergétique, les honoraires d’ingénierie, les coûts d’installation, les coûts de mise en fonction, les coûts de calibration peuvent, entre autres, être remboursés par ce programme.
«Juste pour ça, ça vaut le coup d’améliorer son efficacité énergétique», conclut l’ingénieur Morin.