En 1992, alors qu'il était analyste pour Lévesque Beaubien Geoffrion, Paul Carmel recommandait l'achat de Mines Richmont à 2,40 $ l'action. Maintenant qu'il en est devenu le président et chef de la direction, il veut démontrer que le titre, sous la barre des 5 $, mérite mieux.
Et il le dit avec l'assurance que confère l'expérience. « Cela fait presque 20 ans que je suis les activités de Mines Richmont », souligne-t-il.
Il est vrai que cet ingénieur minier de 49 ans a passé la plus grande partie de sa carrière dans des habits de financier. Il a notamment créé MinQuest Capital, un fonds d'investissement spécialisé qui a investi 5% de son capital de 250 millions de dollars dans Richmont.
L'ingénieur minier a également conseillé le producteur d'or de Rouyn-Noranda en matière de fusions et acquisitions, à l'époque où il dirigeait le financement des sociétés minières chez Desjardins Marché des capitaux.
De fait, son expérience d'ingénieur minier de « terrain » se résume à trois années, après l'obtention de son diplôme, passées chez Inco Limitée, un producteur de nickel, à titre d'ingénieur contremaître à la production. Trois années qui lui ont permis de connaître intimement le fonctionnement d'une mine.
Connaître les rouages du financement
Il n'est pas inusité d'avoir, aux commandes de sociétés minières, des ingénieurs ayant passé plus de temps dans l'univers de la finance que dans celui des opérations minières.
Toutefois, la direction d'une société minière exige de bien connaître ce qu'est une mine.
« Selon moi, il ne suffit pas d'être CFA ou chartered financial analyst [analyste financier agréé] pour diriger une société minière. Il faut être ingénieur minier, ce qui permet de saisir comment une minière peut réaliser son potentiel d'exploration tout en contrôlant ses coûts », dit-il.