La SAQ propose à ses gestionnaires un «programme d'apprentissage dans l'action», qui leur permet de mieux comprendre et résoudre les défis auxquels ils font face.
«On ne dépense pas en formation, on investit dans nos gens», dit Élise Lebeau, conseillère à la formation à la Société des alcools du Québec (SAQ). Afin de faire évoluer sa culture de gestion, la société d'État a mis sur pied un programme d'apprentissage pratique collé sur la réalité de ses employés. «Les gens sont de plus en plus instruits. Ils arrivent avec un fort bagage intellectuel, raconte Marie-Joanne Trottier, conseillère en développement organisationnel. On n'est plus dans le savoir-faire, mais dans le savoir agir. On veut donc aider nos équipes de gestion à mieux utiliser leurs connaissances et à aller plus loin.»
Ce programme, lancé il y a deux ans, vise donc à faire progresser le profil de compétences de ses gestionnaires. «Avec les nouvelles générations d'employés et de clients, il est de plus en plus important que les gestionnaires soient mobilisateurs, explique Marie-Joanne Trottier. On souhaite également établir un leadership de proximité, plus proche des enjeux d'affaires et des gens.»
La stratégie PAS
Pour y arriver, la société d'État a développé, en collaboration avec à la firme IC Formation, la stratégie PAS (préparation, apprentissage, suivi). Les participants ont de 90 à 120 minutes de travail préparatoire à effectuer individuellement, à quoi s'ajoutent un atelier pratique d'une journée en groupe et une séance de suivi.
«Ça nous permet de nous concentrer sur la mise à exécution de la théorie. On est dans l'action 80 % du temps», explique Alain Beaudoin, pdg d'IC Formation.
Chacun des 26 modules mis sur pied correspond à un thème : communication, mécanismes de reconnaissance, valorisation, habiletés politiques, courage managérial... De plus, on demande chaque fois préalablement au vice-président du comité de formation de proposer un projet ou un dossier spécifique, et aux participants de réfléchir à des situations conflictuelles qu'ils aimeraient aborder. «On n'est jamais dans le fictif, dit-il. Nos formateurs passent des journées en succursales pour être bien en contact avec la réalité de la SAQ», signale Alain Beaudoin.
Briser les cloisonnements
Par exemple, pour en finir avec le travail en vase clos, la SAQ choisit parfois de former deux comités en même temps, tels que ventes et commercialisation. «Pour certains groupes, travailler en partenariat est plus naturel que pour d'autres, dit Marie-Joanne Trottier. Les formations ont permis de gérer des situations difficiles. Elles obligent les employés à se dire les vraies choses, à mettre cartes sur table.» Ça ne règle pas tout, selon elle, mais ça sème une petite graine qui fera réfléchir les participants et les mènera à évoluer en tant qu'équipe.
À ce jour, les neuf comités de gestion principaux ont été formés à 100 %, avec un taux de satisfaction et d'utilité de 94 %. Les gestionnaires de la relève seront les prochains employés ciblés par le programme, suivis des gestionnaires en transition. «On y va toujours en fonction des priorités organisationnelles, dit Alain Beaudoin. On se demande : Qu'est-ce qui se passe en ce moment à la SAQ ? Quel groupe aura le plus d'impact sur l'évolution de la culture de gestion de l'organisation ?»