Josée Dufour, présidente, Groupe Axiomatech
Mieux concilier le travail et la vie de famille. C’est le choix qu’a fait Josée Dufour, en cofondant avec son conjoint Axiomatech. Après 15 années passés dans l’industrie pharmaceutique, elle décidé de gérer son temps de travail autrement, alors que deux de ses quatre enfants étaient atteints d’autisme. Un engagement qui se ressent aussi dans la gestion de ses équipes.
Finaliste - Entreprise à propriété féminine certifiée - PRIX LOEM
Qu’est-ce qui vous a décidée à franchir le pas ?
Titulaire d’un baccalauréat en microbiologie puis d’une maitrise en biotéhique, rien ne me destinait au départ à aller dans le domaine du bâtiment. J’ai travaillé durant 15 ans en tant que chef de projet dans l’industrie pharmaceutique. C’est lorsqu’on a diagnostiqué que mon troisième enfant était autiste que j’ai pris la décision de demeurer à la maison puis de créer une entreprise avec mon conjoint, qui était depuis toujours dans le secteur du bâtiment.
La réalisation dont vous êtes la plus fière ?
La composition de mon équipe, qui est soudée et stable. Notre taux de roulement est pratiquement nul depuis 10 ans. Je me suis inspirée des modèles d’holacratie où l’on favorise le travail d’équipe et l’auto-responsabilisation. L’important, c’est que les gens fassent ce qu’ils ont à faire. Ils connaissent bien leurs échéanciers : peu m’importe qu’ils fassent leur travail d’ici ou de chez eux, l’important est la satisfaction du client.
Ce modèle vous permet-il de mieux concilier vos deux sphères de vie ?
Cela a été le meilleur « move » de ma vie, même si ce n’est pas toujours facile à gérer. Ce qui est facilitant, c’est que je n’ai pas à justifier mes horaires et mes déplacements, notre bureau est à 10 minutes à pied de la maison... Je peux aussi compter sur une relation très égalitaire avec mon conjoint. Nos enfants sont aussi impliqués dans l’entreprise : le plus âgé nous aide par exemple dans la comptabilité, tandis que les plus jeunes font parfois quelques tâches de classement. C’est un projet familial.
Comment décririez-vous l’excellence dans le leadership ?
J’ai eu une excellente mentor, qui était l’une de mes anciennes directrices lorsque je travaillais à Novartis, Cynthia Dougherty. C’est une femme qui se basait sur la confiance, la responsabilité, la liberté d’expression… J’ai développé trois critères pour choisir les employés ainsi que les clients avec qui je travaille : avoir un bon fit avec la personne, mais aussi de la confiance et du plaisir à travailler avec elle dans le respect.
Le plus gros défi de votre carrière ?
Gérer la croissance. C’est surtout la question du financement qui demeure la plus complexe. Nous ne sommes pas partis avec une fortune personnelle, mais nous avons toujours pu trouver des gens qui nous ont aidé, appuyé. Dans la dernière année, nous avions un projet très intéressant, mais les banques ne suivaient pas… Nous avons aussi essayé de faire entrer des actionnaires à deux reprises, mais quand on parle de notre philosophie basée sur l’holacratie, les gens ne sont pas toujours sur la même longueur d’ondes…
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