Défi Start-up 7 : découvrez les grands gagnants

Offert par Les Affaires


Édition du 25 Février 2017

Défi Start-up 7 : découvrez les grands gagnants

Offert par Les Affaires


Édition du 25 Février 2017

Par Denis Lalonde

Jonathan Duquette, président de Jepréviens.ca (au centre), obtient le Grand prix. La présidente de Biotifull, Isabelle Audet (à gauche), remporte le Prix coup de cœur du jury. [Photos : Alain Décarie]

Le 9 février se tenait la deuxième édition du Défi Start-up 7, organisé par Les Affaires. Le concept ? Des aspirants entrepreneurs ont sept jours et un budget maximal de 700 $ pour faire passer leur start-up de l'idée à la réalité. À l'issue de cette semaine, ils soumettent leur idée par vidéo pour un vote du public, puis de nouveau au cours d'une soirée devant un jury composé d'investisseurs et d'entrepreneurs chevronnés ainsi que d'une centaine d'invités, avec l'espoir de remporter le Grand prix. À l'issue de cette deuxième édition, nous avons le plaisir de vous présenter les start-up lauréates, dont vous n'avez sûrement pas fini d'entendre parler !

GRAND PRIX

JePréviens.ca s'attaque à des sujets tabous

La jeune entreprise souhaite faciliter le traitement des tests d'urine pour le dépistage des infections transmises sexuellement.

Il faut dire que la lutte contre ces maladies est plus que jamais nécessaire. Selon une étude de l'Institut national de santé publique du Québec (INSQ), 29 000 infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS) ont été déclarées dans la province en 2014. Uniquement pour la chlamydia, 23 198 cas ont été recensés pendant l'année, en hausse de près de 34 % par rapport aux 17 362 cas déclarés en 2010.

«Et encore, ces chiffres sous-estiment grandement le problème puisque, dans 80 % des cas, les personnes infectées n'ont aucun symptôme et ne vont donc pas passer de test de dépistage. C'est un sujet tabou auquel il faut s'attaquer», dit le fondateur de JePréviens.ca, Jonathan Duquette.

Le document de l'INSQ souligne également que la chlamydia, qui est surtout en progression chez les jeunes de 15 à 24 ans, est de plus en plus résistante aux antibiotiques, ce qui pose de nouveaux défis, «notamment celui d'assurer la surveillance des résistances [et des échecs au traitement pouvant en résulter] et celui d'être en mesure de proposer de nouveaux schémas thérapeutiques, advenant l'extension des résistances».

Le rapport estime également que beaucoup de jeunes adultes éprouvent un malaise à discuter de leurs activités sexuelles avec un médecin ou une infirmière : «La honte de passer des tests et la crainte de devoir faire face à un résultat positif constituent des barrières au dépistage des ITSS pour beaucoup de jeunes adultes», lit-on dans le document.

C'est ce problème que JePréviens.ca veut régler avec sa trousse, offerte sur son site Internet et éventuellement en pharmacie. La boîte contient tous les articles requis pour effectuer un prélèvement d'urine et envoyer celui-ci au laboratoire. Une fois que l'adulte est en possession de sa trousse, il peut l'acheminer par la poste à l'établissement de soins de santé le plus proche, à condition que le contenu de l'échantillon ne gèle pas.

M. Duquette dit avoir eu l'idée de la conception de sa trousse après une relation sexuelle qui s'est terminée par la rupture du préservatif. Il lui a fallu attendre un mois avant d'obtenir un rendez-vous en clinique, un délai beaucoup trop long, selon lui. «Il faut simplifier et accélérer le processus. Avec la trousse, on peut obtenir le résultat du test en environ 10 jours, en incluant les délais de livraison et l'analyse», dit-il.

Selon son modèle d'affaires, les personnes dont les tests seront négatifs recevront une confirmation par le moyen de communication de leur choix, comme le courriel ou la messagerie texte.

«Le temps des médecins est extrêmement précieux et il devrait servir à traiter des personnes malades. Notre trousse permet d'éviter les visites médicales qui ne sont pas nécessaires et permet aux patients de gagner du temps. Seuls les gens qui auront eu un test positif obtiendront ensuite un rendez-vous chez un médecin», explique M. Duquette.

Afin de démocratiser les tests de dépistage, le dirigeant souhaite que le coût de sa trousse soit entièrement couvert par la Régie de l'assurance maladie du Québec, ce qui n'est pas le cas en ce moment.

Le pdg soutient que 210 000 tests ont été effectués pour les ITSS au Québec seulement en 2014. Il dit viser 10 % du marché au départ, espérant que sa trousse deviendra de plus en plus populaire lorsqu'elle sera mieux connue dans les écoles.

Le directeur, vente et services, espace affaires à la Banque Nationale, Patrick Rwagatore, et la rédactrice en chef de Les Affaires, Julie Cailliau, ont remis le Prix du public aux cofondateurs de Arriba.ec, Pablo Aguilar-Lliguin et Paul-Henri Callens.

PRIX DU PUBLIC

Arriba.ec veut plus de commerce électronique en... Équateur

Les cofondateurs d'Arriba.ec, Pablo Aguila-Lliguin et Paul-Henri Callens, sont repartis avec le prix du public au terme du deuxième Défi Start-up 7. Les dirigeants souhaitent faciliter le commerce électronique dans ce petit pays d'Amérique du Sud.

«Nous voulons créer une plateforme clé en main pour le marché équatorien, qui est très intéressant», dit M. Callens, aussi cofondateur du Moulin à scie, un espace de travail collaboratif à Chicoutimi.

M. Aguila-Lliguin, programmeur de formation, soutient que l'Équateur est desservi par un réseau Internet comparable à ce qui se trouve en Amérique du Nord. Il soutient, en citant des données du site indicatifs-pays.net, que plus de 16 millions de personnes avaient accès à un téléphone mobile en 2013. «De plus, 88 % de la population peut se brancher à Internet», dit-il.

Pourtant, selon un document produit par Banco Del Pacifico (BDP), une importante institution financière en Équateur, peu de commerçants ont recours au commerce électronique. Résultat : des 120 millions de dollars dépensés en ligne en 2014 par l'entremise du réseau de la banque, seulement 5 millions sont restés au pays.

Pourquoi est-ce ainsi ? Parce qu'il est actuellement trop compliqué de faire du commerce en ligne en Équateur, estiment les deux partenaires. La liste des conditions pour ouvrir un compte de facturation en ligne de Banco Del Pacifico est assez exhaustive.

Les commerçants doivent :

- être déjà affiliés à la BDP;
- avoir un compte d'entreprise avec un historique de facturation à la BDP depuis six mois;
- avoir un terminal de point de vente (TPV);
- avoir un compte de courriel sécuritaire;
- avoir un site web prêt pour le commerce en ligne;
- installer un certificat SSL sur leur serveur;
- disposer d'un local ayant pignon sur rue;
- avoir une grande vitrine permettant l'exhibition des produits;
- avoir une pancarte visible pour identifier adéquatement le commerce;
- être dans la zone commerciale de la rue principale.

Les dirigeants croient que ces conditions découragent les commerçants. Ils veulent donc régler le problème avec leur plateforme. Ils sont à la recherche d'un financement de 135 000 $ pour démarrer le projet.


Les trophées ont été conçus et produits par la start-up montréalaise Lezar3D.


L’événement avait lieu à la maison Notman, le 9 février dernier.

COUP DE COEUR DU JURY

Biotifull veut des produits cool pour les ados et les jeunes adultes

Quand vous achetez des produits de beauté, regardez-vous bien les étiquettes ? Pour s'attaquer au problème des produits corporels dont la liste des ingrédients est incompréhensible, Isabelle Audet, de Biotifull, veut lancer sa propre marque. «Les produits seraient 100 % naturels et spécialement conçus pour les jeunes», explique cette mère de famille, qui est repartie avec un Coup de coeur du jury.

Le projet de Mme Audet a pris naissance après de nombreuses recherches sur Internet. Ses filles ayant la peau sensible, il arrive souvent qu'elles doivent composer avec des réactions cutanées lorsqu'elles utilisent des produits pour adolescentes. «Je suis en discussion avec deux universités afin de trouver des chimistes qui pourraient m'aider dans l'élaboration de mes produits, car je n'ai pas d'expertise dans ce secteur», dit-elle. Mme Audet promet des cosmétiques dont la liste des ingrédients sera courte et simple à comprendre.

La dirigeante soutient que les ados, filles et garçons, aiment recevoir des produits de beauté en cadeau. Elle a déjà rencontré un comité de bal de finissants, deux clubs de gymnastique et un club de natation intéressés à vendre ses produits l'automne prochain pour financer leurs activités, ce qui constitue, selon elle, une solution de rechange à la vente de chocolat.


Le jury de cette deuxième édition était composé de Julien Brault (Hardbacon), Sylvain Carle (Real Ventures et FounderFuel), Sophie Boulanger (Bonlook), David Dufresne (500 Startups Canada) et Patrick Rwagatore (Banque Nationale).


Les finalistes de la 2e édition du Défi Start-up 7, en compagnie de la rédactrice en chef de Les Affaires, Julie Cailliau (à droite).

Les finalistes de la 2e édition du Défi Start-up 7, en compagnie de la rédactrice en chef de 
Les Affaires, Julie Cailliau (à droiLes finalistes de la 2e édition du Défi Start-up 7, en compagnie de la rédactrice en chef de Les Affaires, Julie Cailliau (à droite).

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