«Je souhaite perturber les gros joueurs pour les amener à changer leur façon de faire et trouver des solutions plus écoresponsables!» (Photo: Courtoisie)
Marie-Hélène David, présidente et fondatrice de l’entreprise Myni, est la grande gagnante de l'édition 2022 du Défi jeunes pousses en croissance Banque Scotia, propulsé par Les Affaires et le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec.
Elle s’est démarquée face à cinq autres entrepreneurs, lors d’un concours de pitch sur le thème de la «Vallée de la mort», et remporte le grand prix de 20 000 dollars.
S’il existait une petite pilule qui enraye les problèmes de déchets plastiques, la prendriez-vous? C’est ainsi que Marie-Hélène David présente Myni, la compagnie écoresponsable qu’elle a lancée il y a deux ans. Rencontre avec une jeune entrepreneure bien décidée à perturber les gros joueurs de l’industrie des soins corporels et nettoyants.
C’est lors d’un congé maternité que Marie-Hélène réalise un beau jour que le tuyau de l’évier de la salle de bain de son condo neuf est percé. Verdict du plombier: ce sont les émanations des produits nettoyants rangés sous le lavabo qui en sont la cause! C’est une révélation et une prise de conscience pour la future maman.
«J’ai alors commencé à composer mes propres produits nettoyants à base de vinaigre, mais rapidement mon chum m’a dit “je ne suis plus capable de l’odeur du vinaigre, trouve autre chose!”», explique Marie-Hélène David en souriant. Elle commence alors une longue investigation et constate que les fameux articles ménagers sont composés à 90 - 95% d’eau. «C’est un non-sens de transporter toute cette eau-là et en plus cela prend un contenant de plastique!»
L’idée venait de germer.
Mère de deux enfants, l’entrepreneure, comptable et diplômée d’un MBA, s’entoure d’une équipe et lance Myni, sa compagnie qui produit depuis une gamme de soins pour le corps, ainsi que des produits ménagers sous forme de poudre et de pilules à réhydrater dans l’eau.
Découvrez le pitch avec lequel Marie-Hélène David s'est démarquée lors de la demi-finale:
Naturels, svp!
«Tout ne peut pas se réduire en poudre, il y a donc des décisions à prendre concernant les ingrédients naturels ou issus de source naturelle afin que l’expérience client soit maximale.» On parle d’acide citrique issu du citron, mais aussi notamment du benzoate de sodium pour les articles ménagers, et de poudre de riz, très hydratante, pour la gamme corporelle. Toutes les fragrances sont naturelles.
Et comment ça marche? «Pour les soins corporels, il suffit de diluer la poudre dans l’eau qui se transforme ensuite en gel. Pour les nettoyants ménagers, on dissout la pilule dans l’eau.» La conservation est identique à celle des produits industriels, à la différence près que les fragrances naturelles sont plus fragiles.
Du développement à la fabrication, tout se passe ici au Québec ce qui permet à l’entrepreneure de tout superviser de A à Z.
Soutenue par des investisseurs solides depuis le début de son activité — et sur le plan personnel par son chum et une famille soudée —, rien ne peut arrêter Marie-Hélène qui depuis toujours souhaitait créer un mouvement et avoir un impact positif autant sur l’environnement que sur la société.
«Je souhaite perturber les gros joueurs pour les amener à changer leur façon de faire et trouver des solutions plus écoresponsables!»
Actuellement, les produits Myni sont distribués en ligne et dans 450 points de vente à travers le Canada et les États-Unis. Ce sera 1500 points de vente d’ici les quatre prochains mois. Une progression fulgurante qui s’illustre également par un chiffre d’affaires qui a doublé en deux ans, passant de 650 000 dollars à 1,3 million de dollars.
«Une mini action à la fois va faire une grande différence à long terme», une phrase en forme de devise que Marie-Hélène s’applique à elle-même dans son quotidien, faire du mieux qu’on peut en somme.