Pour protéger le personnel contre les chutes, Coffrage Santco a mis au point un système d’ancrage directement coulé dans le béton qui permet à deux travailleurs de s’y attacher en même temps, ainsi qu’une plateforme de protection pour travaux superposés faite d’acier et ceinturée d’un filet de sécurité. (Photo: courtoisie)
CONSTRUCTION. Ses grues s’activent sur le colossal chantier du futur hôpital Vaudreuil-Soulanges ou sur celui du futur palais de justice de Saint-Hyacinthe. L’entreprise Coffrage Santco, spécialisée dans le coffrage de structures et de superstructures de béton, multiplie les actions de prévention pour la sécurité de ses employés.
« Souvent, les entreprises de construction de taille moyenne ou grande se contentent de mettre en place un département de santé et sécurité pour se protéger d’éventuels problèmes. Mais compte tenu de la nature de nos travaux qui sont toujours proches des lignes d’électricité, en contact avec la silice et qui comportent des risques de chute, notre direction a la volonté d’aller plus loin en termes de prévention et d’innovation en faisant de la tolérance zéro une préoccupation constante », indique Franco Santoriello, vice-président construction et stratégie de l’entreprise familiale fondée par son père.
Pour protéger le personnel contre les chutes, Coffrage Santco a mis au point un système d’ancrage directement coulé dans le béton qui permet à deux travailleurs de s’y attacher en même temps, ainsi qu’une plateforme de protection pour travaux superposés faite d’acier et ceinturée d’un filet de sécurité.
Prévenir et former
L’entreprise montréalaise de coffrage donne toujours la priorité aux moyens de prévention collectifs, en utilisant les moyens de protection individuels en complément. « Notre vision est d’essayer d’éliminer à la source les risques au fur et à mesure de l’exécution du chantier, et non de faire de la prévention ponctuelle, explique Franco Santoriello. Notre personnel porte par exemple des harnais de sécurité pour assembler et construire le coffrage d’un nouvel étage, mais dès que cela devient possible au cours de l’exécution de ce travail, nous mettons en place un garde-corps autour de l’étage pour sécuriser le chantier de manière collective. »
Cette démarche de prévention s’accompagne d’efforts continus et répétés de formation. « Nous faisons de courtes réunions tous les jours sur les chantiers pour rappeler les règles de sécurité et faire une évaluation à 360 degrés de notre environnement et nous pratiquons des pauses-sécurité de sensibilisation chaque semaine, indique Franco Santoriello. Les différents chantiers partagent régulièrement des informations en matière de sécurité et chaque mois, les contremaîtres rencontrent la direction pour un bilan sur différents points incluant la sécurité. » Tous les employés de chantier nouvellement embauchés sont formés pendant une demi-journée sur les dangers et les règles de sécurité.
Une industrie plus collaborative
L’arrivée d’un agent de sécurité ou de prévention sur un chantier de construction n’est pas toujours vue d’un bon œil dans le milieu de la construction. « Certains contremaîtres ou employés ont encore le réflexe de penser que les mesures de prévention les ralentissent ou qu’un agent de sécurité qui arrête des travaux en cours leur fait perdre de la productivité. Mais la vraie perte de temps est de ne pas planifier les travaux en avance de manière sécuritaire, sans prévoir de harnais ou de masques par exemple », estime Franco Santoriello qui constate globalement une évolution positive de l’accueil des contrôles de sécurité par les entreprises et les syndicats. « La culture a évolué et cela fait désormais partie de notre quotidien sur les chantiers, dit-il. L’entrepreneur général et les syndicats ont aujourd’hui des responsables de la sécurité et les entrepreneurs spécialisés souvent aussi. »
Selon Franco Santoriello, l’industrie dans la province a beaucoup évolué en matière de santé et de sécurité depuis une dizaine d’années, sans toutefois avoir atteint le degré de maturité de certains pays européens. « En Allemagne et en France, j’ai observé une culture collective de la sécurité qui n’est pas encore ancrée aussi naturellement sur nos chantiers. Au Québec, il y a encore parfois une tendance à agir en prévention parce que l’on est contraint par des règles », dit celui pour qui le secteur de la construction québécois est néanmoins sur le bon chemin.
Quant à l’entreprise Coffrage Santco, elle « poursuivra ses actions de prévention constante pour que chaque père et mère de famille sur un chantier puisse retourner chez eux comme ils sont venus le matin », dit-il.