La culture des pommes d’hiver contribue à prolonger les activités agrotouristiques jusqu’à tard en octobre.
Depuis une vingtaine d'années, les pommes tardives s'invitent de plus en plus dans les champs des Vergers Petch, à Hemmingford. Aujourd'hui, ce sont plus de 30 % des 55 000 pommiers de l'entreprise qui sont consacrés à la production de pommes tardives. Une stratégie qui permet au verger d'accueillir des clients jusqu'au 31 octobre. L'autocueillette est même permise jusqu'à la troisième fin de semaine du mois d'octobre.
Selon Tim Petch, propriétaire du verger, ces variétés ont la particularité d'être plus sucrées et de se conserver plus longtemps. Ce producteur aime bien d'ailleurs l'Ambrosia, qu'il a découverte chez un cousin pomiculteur de la Colombie-Britannique il y a cinq ans. «Une variété, dit-il, dont il faut toutefois surveiller la prolifération. Ces pommiers ont tendance à produire beaucoup de fleurs, qu'il faut contrôler au printemps.»
Cultiver des pommes d'hiver, c'est aussi une façon de se protéger contre les soubresauts de la météo, ajoute ce pomiculteur de troisième génération qui a récemment perdu plusieurs variétés de pommes hâtives en raison des conditions climatiques qui tendent à se réchauffer.
Des meilleurs prix
La culture de pommes d'hiver permet également aux pomiculteurs de fabriquer davantage de produits transformés et d'augmenter leurs ventes au verger. Un avantage non négligeable si on tient compte que les grossistes paient les pommes entre 0,25 $ et 0,30 $ la livre pour les revendre quatre à cinq fois ce prix aux épiciers. En vendant leurs pommes sur place, ce sont les producteurs qui tirent profit de cette marge.
Chez les Petch, plus de 75 % de la production est achetée par des grossistes. Le reste est vendu sur place en vrac ou en produits transformés sous forme de gâteaux, de tartes, sans oublier le jus artisanal que la famille Petch produit depuis 90 ans.
Cette différence de marge de profit entre la vente sur place et la vente aux grossistes est ce qui motive le pomiculteur Hubert Philion à s'en tenir à un verger plus modeste de 4 500 pommiers et de 1 500 poiriers.
«Je réussis à vendre sur place plus de 40 % de ma production de pommes lors de l'autocueillette et sous forme de produits transformés. Et je peux conserver la totalité de ma production de poires qui sert à la fabrication du poiré», indique le propriétaire des Vergers écologiques Philion, à Hemmingford.
Notez que plus de 10 % des variétés de pommes de ce verger sont cueillies en octobre. Ces variétés, signale le pomiculteur de cinquième génération, constituent un des ingrédients clés à la fabrication du cidre. Particulièrement la Golden Russet, appelée aussi la pomme grise, qui sera bonne à récolter à la mi-octobre.
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