L’ail comme aliment pourrait avoir des effets positifs sur la productivité des vaches, notamment comme anti-mouche naturel. (Photo: 123RF)
Un texte de Julien B. Gauthier
AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE. En plus des algues, Agrinova étudie aussi les effets de l’ail, du lactosérum et du biocharbon dans l’alimentation des vaches laitières. Les chercheurs espèrent ainsi démontrer une diminution du méthane et dévoiler des bienfaits pour leur santé.
C’est notamment le cas de l’ail, qui semble avoir des effets sur la productivité de la vache. «Les mouches détestent l’ail. Ainsi, elles embêtent beaucoup moins les vaches, ce qui augmente leur productivité. Des tests in vitro tendent aussi à démontrer une diminution des GES», explique le chercheur Cristiano Côrtez.
En revanche, il reste à démontrer si l’ail peut affecter le goût du lait et de la viande.
Biocharbon
Avec sa vitrine Agrinova-BioChar Boréalis, le centre de recherche travaille également sur la transformation et la valorisation du biocharbon, un élément aux utilités multiples.
Selon le chercheur Régis Pilote, des gains de poids ont été constatés chez les porcs et chez les bovins, une fois le produit ajouté à leur alimentation. Leur fumier, enrichi en biocharbon, agit du même coup comme un engrais à libération lente.
Lactosérum
Le lactosérum, mieux connu sous le nom de «petit lait», pourrait avoir des effets bénéfiques sur la production laitière. C’est du moins ce qu’Agrinova tente de démontrer.
«L’idée, c’est vraiment de valoriser des éléments qui n’ont pas encore de débouchés. C’est notamment le cas du lactosérum, qui est produit en grande quantité par les fromageries. Elles ne savent pas nécessairement quoi en faire. Cette substance, si on l’introduit dans l’alimentation des vaches, pourrait augmenter la matière grasse du lait, mais aussi, leur donner de l’énergie», explique Cristiano Côrtes.
Selon Agrinova, le lactosérum pourrait même devenir une alternative à l’acide palmitique
Sucres
Le jus en boîte et les bonbons périmés contiennent eux aussi des sucres qui pourraient aussi être bénéfiques dans l’alimentation animale, selon le chercheur. «Des entreprises ont commencé à en extraire les sucres pour les introduire dans l’alimentation animale. Ça permettrait d’économiser au niveau des intrants, notamment du maïs.»
Ce dernier soutient qu’il n’y a pas encore de solution miracle, mais si les résultats de ces recherches s’avèrent concluants, ils pourraient «changer la donne».
«Trouver une deuxième vie à des produits qui n’en ont pas encore tout en contribuant à la diminution des GES, il n’y aurait rien de plus beau», conclut-il.