C'est une tendance qui devrait inquiéter les professionnels de la finance et de l'investissement: de plus en plus de riches confient leur argent à des robots plutôt qu'à des gestionnaires de patrimoine.
Le phénomène ressemble à ce qui s'est passé il y a quelques années avec la révolution du trading à haute-fréquence. Plutôt que de recourir aux services d'un humain lent, coûteux, faillible et susceptible d'avoir des biais, les millionnaires embauchent tout simplement un algorithme chargé de gérer leur portefeuille.
Comme l'explique Quartz.com, ces algorithmes prennent la forme de services en ligne automatisés. Ils conseillent essentiellement des fonds peu onéreux et des alternatives moins chères aux produits financiers recommandés traditionnellement par les banques privées.
Fait intéressant, les professionnels semblent en plein déni sur cette question. Comme l'illustre les données d'une récente enquête de Capgemini, en moyenne les gestionnaires de patrimoine pensent que seulement 20% des riches désirent utiliser un algorithme de conseil. Alors qu'en réalité, plus de 50% sont intéressés. Le graphique ci-dessous est très parlant et révèlent d'étonnantes disparités régionales.
Comme le montre le graphique, la zone géographique qui compte le plus de nouveaux riches est aussi celle qui est la plus ouverte aux robots-conseillers: l'Asie. Plus intéressant encore note Quartz: si l'on analyse les données de Capgemini sous un angle démographique, on apprend que «les 2/3 des nouveaux riches de moins de 45 ans sont enclins à utiliser ces algorithmes, contre seulement 1/3 des plus de 45 ans». L'avenir a choisi son camp.
Le monde de la finance et de l'investissement doit-il se préparer à affronter une nouvelle technologie de rupture? À en croire ces chiffres, c'est bien possible. Si même les plus riches se tournent massivement vers ces solutions automatisées, le métier de gestionnaire de patrimoine doit se préparer à une profonde mutation. Comme le dit l'un de ces conseillers dans le rapport de Capgemini: «Demain, toutes les firmes de conseil auront besoin d'un robot-conseiller.»