Les investisseurs doivent abaisser leurs attentes de rendement à l’égard des actions américaines, parce que la croissance des bénéfices a décéléré à un rythme annuel de 3 à 4 %, tandis que celui-ci oscillait entre 10 et 14 % il y a quelques années. Ils ne doivent plus s’attendre à une expansion du multiple accordé à ces bénéfices pour faire grimper le cours des actions, ce dernier étant passé de 11 à 17, juste avant que la correction débutée en août ne le ramène à 16,5. C’est pourquoi le rendement total qu’ils peuvent espérer pour un bon moment varie de 3 à 5 %, estime David Sykes, gestionnaire principal du Fonds américain de revenu mensuel TD.
« Dans ce contexte, les dividendes compteront plus que jamais. On l’a vu en août, alors que les titres de sociétés ayant de bonnes perspectives de croissance de leur dividende se sont mieux comportés que ceux des autres », soutient-il.
En raison de rendements espérés inférieurs, la pondération en actions de ce fonds équilibré est désormais d’un peu plus de 50 %, alors qu’elle était à son maximum de 65 % il y a trois ans.
« Le ralentissement de la croissance de l’économie mondiale est le risque majeur auquel fait face le marché boursier, alors que des doutes subsistent quant à la capacité des autorités chinoises de transformer une économie axée sur l’investissement en une économie axée sur la consommation. Que se passe-t-il si, au lieu d’un rythme de croissance de 5 %, la Chine ne croît que de 1 ou 2 % ou si elle tombe en récession ? Si cela se produit, est-ce que l’économie mondiale entre en récession ? C’est une des inquiétudes de la Réserve fédérale (Fed). Mais ça n’a pas besoin d’être une récession. Un ralentissement accru de la croissance mondiale n’incitera pas la Fed à hausser les taux, et c’est pourquoi elle ne l’a pas fait le 17 septembre », affirme David Sykes.
Il précise qu’un peu moins de 70 % des titres en portefeuille sont ceux de très grandes entreprises d’envergure mondiale domiciliées aux États-Unis. S’il est vrai que le ralentissement de la croissance mondiale influera probablement sur leurs bénéfices, elles sont généralement les plus sûres, car, contrairement aux consommateurs ou au gouvernement américain, elles sont peu endettées. Leur bilan leur permettra de résister au ralentissement et de continuer à verser leur dividende, voire à l’augmenter de 6 à 8 %, pense-t-il.
Entre-temps, les États-Unis continuent de croître à un rythme modéré, alors que les consommateurs abaissent lentement leur niveau d’endettement. Ce processus prendra encore plusieurs années. C’est pour ne pas le faire dérailler que les hausses de taux de la Fed seront peut-être de 1 % au cours des prochaines années, croit David Sykes. « Je ne fais pas partie du camp de ceux qui pensent que le taux directeur montera à 4 % et que les obligations du Trésor atteindront 9 % », précise-t-il.
Sa posture défensive le pousse à porter à près de 13 % sa pondération en titres de consommation de base, par rapport à 9,5 % dans l’indice S&P 500. Certaines sociétés intégrées du secteur de l’énergie sont aussi attrayantes après leur recul. Les actions de sociétés intégrées sont moins volatiles que celles des sociétés d’exploration et production, et leurs dividendes sont plus intéressants. Ainsi, le titre de ConocoPhillips affiche un alléchant rendement d’environ 6,1 %.
« Les grandes pétrolières ont un bilan sain aujourd’hui, mais elles ne peuvent pas supporter un prix du pétrole à 30 $ US pendant trois ans sans abaisser leur dividende. Nous ne prévoyons pas que le cours du pétrole remontera en flèche, mais il devrait être plus élevé dans deux ans qu’il ne l’est aujourd’hui et aisément varier de 50 à 60 $ US, un niveau où les dividendes actuels sont certainement viables », assure David Sykes.
Le rendement de dividende du portefeuille est légèrement supérieur à 3 % : « Il y a toujours un compromis entre rendements de dividende élevé, aujourd’hui ou plus tard. Nous détenons des entreprises de services publics offrant un rendement de dividende de 4 %, mais le dividende ne croît guère de plus de 2 à 3 % par année. D’autres titres ont un rendement de 2 % ; cependant, leur dividende augmente de 8 %, 10 %, voire de 12 % », illustre-t-il.
La plus grande partie des titres à revenu fixe sont des obligations de première qualité (investment grade) d’entreprises. S’y ajoute une composante d’obligations à rendement élevé de moindre qualité pour environ 10 % du portefeuille.
Une nouvelle série D pour investisseurs autonomes est désormais offerte en dollars américains (TDB3042). Une série D en dollars canadiens sera proposée d’ici la fin d’octobre (TDB3086). Les honoraires de gestion sont de 1 % dans les deux cas. Il n’y a pas de version en dollars canadiens qui couvre le risque de la devise. Dommage.