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Selon certains analystes techniques, les marchés boursiers sont revenus de si loin depuis les jours noirs de janvier et du début février que cela signifie que le marché haussier (bull market) amorcé à la suite de la crise financière il y a déjà sept ans est encore bien vivant et va se poursuivre au cours des prochains mois.
C’est l’opinion entre autres de Ron Meisels, président de Phases & Cycles, une firme de gestion de portefeuilles de Montréal spécialisée en analyse technique. «Certains indicateurs techniques suggèrent que ce qui avait débuté comme un rallye simplement pour corriger quelque peu le déclin sévère du début d’année s’est maintenant transformé en une vigoureuse tendance haussière», dit-il.
À la mi-février, alors que l’indice S&P 500 vacillait sur le niveau critique de 1800, nombreux étaient ceux qui lançaient la serviette, rappelle M. Meisels. Deux mois plus tard, la situation est totalement différente. Les indices boursiers américains ont réalisé une impressionnante remontée.
Depuis le 11 février, le S&P 500 est en hausse de plus de 14%, le Dow Jones de 16%. Et le S&P/TSX fait encore mieux avec un gain de 18% (voir graphique ci-dessous).
Ce qui rend cette reprise d’autant plus intéressante, c’est d’abord qu’elle s’appuie sur une vaste participation, constate M. Meisels. En effet, le nombre de titres à la Bourse de New York (NYSE) atteignant un nouveau sommet est le plus élevé des 12 derniers mois. De plus, près de 9 titres sur 10 se négocient au-dessus de leur moyenne mobile de 50 jours. «Cela est semblable à ce qui prévalait lors des reprises en mars 2009, en octobre 2011 et en octobre 2014», souligne le patron de Phases & Cycles.
Zones de résistance
Toutefois, alors que les marchés boursiers sont maintenant quelque peu surachetés, ils se butent à certaines zones de résistance importantes.
«Cela milite pour un repli à court terme», dit Meisels. S’il devait se produire, la poursuite du bull market dépendra alors de la capacité des marchés à conserver une bonne partie des gains réalisés depuis deux mois, selon lui. «Un repli qui se limiterait à pas plus d’un tiers de la hausse depuis février serait le scénario le plus sain pour la poursuite du bull market», dit-il.
La zone de résistance qui se situe autour de 2075 devrait ralentir la montée du S&P 500, croit également Line Rivard, analyste technique et éditrice du site Web www.analysetech.com, qui fournit des études techniques sur plus de 1100 titres et indices boursiers.
«L’indice pourrait possiblement connaître un repli jusqu’à sa moyenne mobile de 200 jours qui se situe à environ 2 000», dit-elle. Par la suite, une remontée de l’indice qui lui permettrait de percer cette résistance pourrait alors le propulser vers un nouveau sommet historique, croit-elle.
Par ailleurs, nous amorçons une nouvelle saison de divulgation de résultats trimestriels par les sociétés américaines. Et c’est ce qui pourrait faire dérailler les marchés et l’optimisme des analystes techniques, explique Max Wolff, économiste chez Manhattan Ventures Partners en entrevue à CNBC.
À 18-19 fois les bénéfices, l’évaluation du S&P 500 est déjà relativement élevée, et on ne prévoit pas que les bénéfices qui seront dévoilés permettront de réduire ce ratio, selon lui.
Sa conclusion? «La volatilité sera alors de retour et nous verrons les marchés se diriger vers le bas.»