Voici un survol de quelques titres canadiens qui ont affiché les plus grandes variations de la dernière semaine en Bourse.
LES PERDANTS:
Shopify(SHOP, 120,82$CA): -12%
Le titre de la coqueluche techno canadienne Shopify a enregistré la pire baisse de l’indice S&P/TSX cette semaine, après que le vendeur à découvert qui a contribué à faire tomber la pharmaceutique lavalloise Valeant(Tor., VRX), Andrew Left, de Citron Research, eut pourfendu le modèle d’affaires de l’entreprise d’Ottawa. M. Left a établi une cible qui mise sur une baisse de 45% du titre. L’étoile filante de la Bourse canadienne a répliqué par un communiqué peu convaincant, affirmant qu’elle venait à la rescousse de l’entrepreneuriat, qui est en déclin. Plusieurs analystes, dont Richard Tse, de la Financière Banque Nationale, croient que le recul du titre offre une occasion d’achat.
Precision Drilling(PD, 3,46$): -10%
Le fournisseur de services de forage Precision Drilling a reculé de 10%, tandis que Benjamin Owens, de RBC Marchés des capitaux, a abaissé ses prévisions de bénéfices pour les trois prochains exercices et qu’il a retranché 1$ à son cours cible pour le fixer à 6$. Pour le troisième trimestre, l’analyste vise des revenus de 305M$, nettement moins que ceux de 335M$ anticipés en moyenne par les analystes. Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement(BAIIA) devrait selon lui s’établir à 70,1M$, plutôt que les 77,1M$ prévus par l’ensemble de ses homologues. L’analyste a néanmoins laissé sa recommandation à surperformance, parce que Precision Drilling est son titre de choix pour profiter de la reprise anticipée de l’activité dans les champs pétrolifères.
La Baie(HBC, 12,73$): -5%
Le titre de l’exploitant de grands magasins a reculé de plus de 5% après que des médias ont affirmé que la famille qui dirige sa rivale américaine Nordstrom(JWN, 44,32$) a été incapable de boucler le financement requis pour fermer le capital de l’entreprise. Nordstrom négocie avec un fonds d’investissement privé afin d’obtenir le montant qui lui permettra de se retirer de la Bourse. Or, les banques sont devenues frileuses à accorder des prêts à des détaillants dans un contexte d’affaires plutôt trouble. La Baie évalue aussi différents scénarios, elle qui est sous la pression de l’investisseur activiste Land & Buildings Investment pour créer de la valeur pour les actionnaires, notamment par la vente d’actifs immobiliers.
LES GAGNANTS:
Banque Nationale(NA, 61,09$): +1,4%
Le gain du titre de la principale banque québécoise n’est peut-être pas le plus élevé de la Bourse de Toronto cette semaine, mais il est digne de mention, car il permet à l’institution dirigée par Louis Vachon de toucher un sommet historique. Et surtout, elle a affiché une performance relative supérieure aux titres de son secteur au cours de la dernière semaine. Le nom de la Banque Nationale a beaucoup circulé ces derniers jours, car elle a agi à titre de conseiller dans des transactions majeures réalisées par des entreprises du Québec Inc. Elle a notamment conseillé le Groupe Jean Coutu dans le cadre de sa vente à Metro. La Financière Banque Nationale a également conseillé Héroux-Devtek pour son acquisition historique de la société espagnole CESA. La Banque Nationale est aussi probablement vu comme un véhicule de choix relativement aux autres banques, en raison de la concentration de ses activités au Québec, où l’économie connaît une forte croissance et où l’immobilier est jugé moins à risque que dans d’autres régions du pays, dont en Ontario.
Le titre de la Banque Nationale a repris son envol. Graphique: Reuters.
Héroux-Devtek(HRX, 14,42$): +11,1%La plus importante acquisition de l’histoire du spécialiste des trains d’atterrissage de Longueuil a été bien accueillie par les investisseurs. Le titre de la société dirigée par Gilles Labbé a bondi de plus de 11% cette semaine, après que l’entreprise ait annoncé l’acquisition du fabricant espagnol de systèmes de train d’atterrissage, d’actionnement et hydrauliques CESA, pour 205M$. Cette transaction revêt plusieurs avantages pour Héroux, lui permettant notamment d’accroître sa présence auprès d’Airbus, un des deux plus grands fabricants d’avions du monde. Plusieurs analystes ont relevé leur cours-cible pour le titre après cette acquisition stratégique. Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, a notamment fait passer sa cible de 15$ à 18$. En dépit du bond important du titre ces derniers jours, il reste dans le rouge en 2017 (-1,9%). La PME est toutefois clairement réapparue sur le radar des investisseurs.
Canopy Growth(WEED, 12,47$): +18%
Les investisseurs y voient plus clair en ce qui a trait au cadre réglementaire qui se met en place pour la consommation du cannabis et sont ainsi prêts à se positionner pour la légalisation attendue en 2018 au Canada. Le titre du principal producteur du pays, Canopy Growth, a grimpé de 18% au cours de la dernière semaine, ce qui porte à 40% son gain dans les trois derniers mois. Le PDG de Canopy, Bruce Linton, s’est dit à l’aise avec l’intention d’Ottawa d’imposer une taxe de 10% sur les ventes de marijuana récréative. «C’est dans le milieu, voire le bas de la fourchette des modèles avec lesquels nous avons travaillé. Nous sommes à l’aise avec ce chiffre, ça fonctionne», a-t-il dit à CBC. Cette ponction serait selon lui inférieure à la taxe imposée à d’autres produits de luxe ou non essentiels, comme l’alcool. Ce développement s’ajoute au cadre réglementaire dévoilé par les gouvernements de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick dans les derniers mois. Comme le faisait remarquer l’analyste Matt Bottomley, de Canaccord Genuity le 3 octobre, cette plus grande transparence a ravivé les titres des producteurs de marijuana en Bourse récemment.