Edith et Julien Arsenault, Hugo et Marie Pier Germain, Sébastien Bourrassa, Laurence Vincent, Annick Guérard... Retenez bien leurs noms, car ils se préparent, en ce moment même, à prendre la relève dans leur entreprise. Patiemment, méthodiquement, ils apprennent leur futur métier de premier dirigeant. Ils sont dans l'antichambre du pouvoir, nous les avons baptisés «les dauphins», et ce sont les vedettes de notre numéro spécial.
À l'occasion de la publication de notre classement annuel des 300 plus grandes PME du Québec, nous avons choisi de braquer les projecteurs sur des entreprises, petites et grandes, qui ont eu la sagesse de bâtir et de mettre en oeuvre un plan de relève, afin d'inspirer celles qui n'en ont pas encore.
Qu'on se le dise : avoir un plan de relève n'est pas la norme dans les PME du Québec. Il n'a pas été facile de repérer les dauphins dont vous allez lire le portrait. Il y a de multiples raisons à cela. Dévoiler le nom de l'élu peut créer des jalousies et entraver la collégialité dans l'équipe de direction. Et puis, les cédants n'ont tout simplement pas envie d'alarmer leurs clients, leurs fournisseurs ou leurs employés en admettant un transfert imminent, qui pourrait déstabiliser l'entreprise.
Pourtant, en tant que partenaire d'affaires d'une entreprise, ne seriez-vous pas rassuré de savoir qu'elle s'est dotée d'un plan de match précis en cas de départ du président ? Nous pensons (enfin, ce sont surtout les experts qui nous le disent !) en effet qu'il est bien avisé de planifier qui prendra sa relève, quelles étapes le dauphin devra franchir, et de quels outils il ou elle aura besoin pour progressivement embrasser ses hautes responsabilités.
D'après une étude de la Banque de développement du Canada (BDC) parue le mois dernier, 41 % des entrepreneurs du pays prévoient se retirer d'ici cinq ans. C'est tout simplement démographique. Or, ceux qui sont sur leur départ «ralentissent la cadence de façon prématurée». C'est risqué ! D'après la BDC, «ces entrepreneurs sous-estiment le temps nécessaire pour passer le flambeau au nouveau propriétaire et à la nouvelle équipe de direction et les efforts à faire pour tirer le maximum de la vente de leur entreprise».
Alors, si vous êtes un cédant en puissance et si vous hésitez encore à le reconnaître, sortez du placard. Vous n'êtes pas tout seul. Faire un plan de relève, c'est comme faire un testament ; ça ne fait pas mourir. Lisez nos histoires, inspirez-vous, puis lancez-vous !
Julie Cailliau
Rédactrice en chef, Groupe Les Affaires
julie.cailliau@tc.tc