Source : Fotolia
BLOGUE INVITÉ. Le marché du multiresidentiel tourne à plein régime ces dernières années. Pendant quelques années, les constructeurs avaient délaissé le segment du locatif au profit de la copropriété, mais la tendance s’est inversée depuis le ralentissement d’il y a quelques années dans le marché de la copropriété.
Si tout se poursuit comme attendu, le nombre de mises en chantier d’unités locatives et le nombre d’unités achevées devrait atteindre des sommets jamais atteint depuis 1990, et ce, après avoir franchi des sommets en 2018 également. Selon les statistiques publiées par la SCHL, déjà près de 18 000 unités locatives ont été achevées au cours des neuf premiers mois de 2019.
Malgré le regain de construction d’immeubles locatifs des dernières années, le taux d’inoccupation demeure bas. Il atteignait 2,3% au Québec en octobre 2018 selon les données publiées par la SCHL. Malgré l’ajout de nombreux nouveaux logements cette année, la tendance ne devrait pas s’inverser et le taux d’inoccupation devrait rester bas dans un contexte de demande croissante.
Demande croissante de propriétés multirésidentielles
La forte demande de logements locatifs est bénéfique pour les propriétaires d’immeubles multirésidentiels puisqu’un faible taux d’inoccupation maximise les rendements de l’immeuble. Aussi, la bonne tenue de l’économie, les faibles taux d’intérêt et la croissance démographique ont pour effet de hausser la demande de petits plex et donc le nombre de ventes et les prix. En fait, la demande de petits plex est fortement corrélée à celle des unifamiliales, car les ménages peuvent opter pour une ou l’autre des options.
Ainsi, le nombre de ventes a crû de janvier à octobre 2019 par rapport à la même période en 2018 et en 2014 pour toutes les propriétés multirésidentielles à l’exception des 12 logements et plus selon les données publiées au Registre foncier du Québec et colligées par JLR. Dans ce cas précis, l’interprétation des données doit être faite avec prudence puisque le nombre de transaction est somme toute assez faible.
Source: JLR
En ce qui concerne les prix, pour le multirésidentiel, il vaut mieux utiliser un prix par porte (logement) médian que le prix total afin d’atténuer l’effet de la variation du nombre de logements sur le prix. Néanmoins, les catégories de plex doivent tout de même être analysées séparément puisque, plus le nombre de logements est important, plus le prix par logement tend à être faible. Ainsi, pour les 10 premiers mois de 2019, le prix par porte médian atteignait 156 000$ pour les duplex et 84 869$ pour les propriétés de 12 logements et plus. Dans le cas des duplex, triplex, 4 à 11 logements, les prix par porte médian a crû entre 5% et 6% par rapport à l’année dernière et de 18% à 21% par rapport à 2014.
Les hausses sur un an sont supérieures à celles observées dans le secteur de l’unifamiliale et de la copropriété. Cette situation témoigne de l’intérêt pour le marché du plex. Par contre, la croissance plus forte peut aussi s’expliquer par le fait que plus de la moitié des propriétés multirésidentielles vendues sont situées dans la région métropolitaine de recensement de Montréal, endroit où les prix ont crû plus rapidement qu’ailleurs en province. Bref, la croissance des prix observée dans ces marchés est grandement influencée par la vigueur du marché montréalais.
Pour plus d’informations sur le marché du multirésidentiel, vous pouvez consulter l’étude complète de JLR.
Me suivre sur Twitter : @JFontaine