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De plus en plus de gens vivent seuls au Québec et au Canada. Selon les données de Statistique Canada, le nombre de ménages privés formés d’une seule personne a dépassé pour la première fois ceux comptant un couple avec enfants en 2016 au Canada.
Les Québécois trônaient au premier rang des provinces avec la plus grande proportion de ménages privés comptant une seule personne (33,3 %). Si l’on ajoute à ceux-ci, les nombreuses familles monoparentales, on obtient une masse importante de gens seuls susceptibles d’acquérir une propriété. Les couples représentaient 54,3 % des ménages privés en 2006 au Québec et ils n’en formaient plus que 53,0 % en 2016.
Si l’on considère seulement les données démographiques, la part des achats de résidences effectués par des gens seuls aurait dû croître au cours des dernières années et, par le fait même, celle des couples aurait dû diminuer. Toutefois, la tendance a plutôt été l’inverse entre 2005 et 2017. La hausse du prix des propriétés par rapport aux salaires et les nombreux resserrements hypothécaires semblent avoir freiné davantage les gens seuls dans leur projet d’acquisition.
Le marché de l’unifamiliale
En 2017, 60,5 % des acquisitions d’unifamiliales étaient effectuées par deux individus ou plus selon les actes de ventes publiées au Registre foncier et colligées par JLR. Ce nombre a grimpé de 1,2 point de pourcentage par rapport à 2002.
Malgré la croissance des ménages comptant une seule personne et des familles monoparentales, les individus achetant seuls ne représentaient plus 35,8 % des acquéreurs en 2017. Cette proportion est moins élevée de 2,4 points de pourcentage qu’en 2005. Les autres achats (3,6 %) ont été effectués par des entreprises.
Le marché de la copropriété
Dans le secteur de la copropriété, les acheteurs seuls sont beaucoup plus nombreux en proportion. En 2017, ceux-ci représentaient 58,1 % des acquéreurs. Il faut dire que les copropriétés comportent certaines caractéristiques qui sont plus susceptibles d’attirer les personnes seules. Par exemple, le coût de ce type d’habitation est généralement plus faible, l’espace est plus petit et le temps d’entretien est moindre.
Le marché du multiplex
Les propriétés mutlirésidentielles sont souvent acquises par des entreprises. Ce secteur est celui qui a le plus changé au cours des dernières années. Les hausses de prix pour ce type de résidences semblent avoir fait particulièrement mal aux gens seuls. En fait, ils représentaient 37,5 % des acquéreurs en 2017, soit 9,3 points de pourcentage de moins qu’en 2005. En contrepartie, la proportion des achats qui ont été effectués par deux individus ou plus a grimpé de 5,4 points de pourcentage en 2017 par rapport 2002 pour atteindre 54,5 %.
Le plus grand changement concerne cependant les acquisitions faites par des entreprises. Même si elles ne comptaient que pour 7,9 % des acquéreurs en 2017, leur proportion a plus que doublé depuis 2005. Deux facteurs peuvent expliquer cette croissance : il se pourrait que les gros joueurs, plus souvent incorporés, aient augmenté leur présence dans le secteur et/ou que de plus en plus d’investisseurs s’incorporent.
Bref, il semble devenir de plus en plus difficile pour les gens seuls d’acquérir, un symptôme de la hausse des prix des propriétés.
Pour plus de détails sur le profil des acheteurs, consultez l’étude complète de JLR.
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