Une pratique qui porte fruit, si elle est menée comme il se doit... Photo: DR
En 2012, lorsque j’ai mis sur pied et géré des projets pour développer le leadership conscient des gestionnaires et employés en entreprise, il s’agissait des toutes premières recherches-actions de ce genre à être réalisées au Québec.
Ce sont les professeurs et chercheurs Simon Grégoire et Lise Lachance qui ont piloté le volet scientifique de ces mandats au sein d’institutions financières et d’entreprises qui voulaient offrir les outils de développement nécessaires pour que la présence attentive devienne un mode de vie pour leurs employés et gestionnaires. Et ce, à l'aide de pratiques guidées comme la méditation au bureau.
Suite à nos premières recherches et interventions probantes et reconnues par la communauté scientifique, Simon Grégoire et Lise Lachance ont publié l'article Evaluation of a Brief Mindfulness-Based Intervention to Reduce Psychological Distress in the Workplace dans la revue Mindfulness, en 2015. Parallèlement, Simon Grégoire et ses collègues ont fondé le Groupe de recherche et d’intervention sur la présence attentive (Gripa) qui est «une équipe interdisciplinaire de chercheurs et d’intervenants dont les travaux portent sur la présence attentive» (mindfulness, en anglais). (Pour en savoir davantage sur l’état des lieux de la recherche sur la présence attentive en milieu organisationnel et scolaire, je vous invite d’ailleurs à consulter le livre «Présence attentive (mindfulness) : État des connaissances théoriques, empiriques et pratiques».)
De nos jours, plusieurs se collent à ce qui est devenu une tendance, laquelle fait paraître le leader comme quelqu’un en équilibre et à l’écoute de soi et des autres. Fort heureusement, d’autres vont plus loin, et voient là un véritable mode de vie qui implique un entraînement du mental au quotidien. C’est justement ici que leader conscient et authentique se rejoignent...
On me pose souvent la question en conférence sur la différence entre les leaders conscient, authentique et transformationnel. Ma réponse est toujours la suivante : le leader authentique doit être conscient pour être un ambassadeur crédible et digne de confiance dans un contexte de transformation.
Pour y parvenir, il faut:
1. Déterminer son intention. Que voulez-vous vraiment, en choisissant de développer votre leadership conscient? Cette intention sera votre moteur au moment où votre pratique vous demandera un effort supplémentaire ou lorsque votre horaire vous fera croire que vous n’avez pas le temps de pratiquer.
2. Choisir une approche et une méthode d’entraînement. C’est un peu comme on choisit un sport ou un programme d’entraînement physique. Peut-être choisirez-vous de vous faire accompagner par un professionnel ou un mentor, de pratiquer seul ou en groupe, à l’aide de podcasts ou de vidéos. C’est votre pratique, choisissez ce qui vous convient le mieux et ce qui vous donnera l’énergie de persévérer.
3. Enclencher le mouvement. Je le martèle : 3 jours pour partir la roue, 3 semaines pour développer le rituel, 3 mois pour ancrer le comportement ou l’habitude. Sous la recommandation de la Dr. Natalie Boulet, psychologue, triathlète de niveau international et adepte de pleine conscience, j’ajoute maintenant que si vous délaissez votre pratique durant plus de 10 jours, vous devrez reprendre le cycle de 3 jours, 3 semaines, 3 mois.
4. Être et agir dans l’action. En ayant une pratique assidue de pleine conscience, vous allez nécessairement être davantage à l’écoute, alerte et vigilant de ce qui se passe en vous et autour de vous.
Votre pratique de pleine conscience, une fois intégrée comme un mode de vie, vous procurera l’agilité intellectuelle et émotionnelle nécessaire pour être et agir en leader authentique. Ce qui saura susciter l’engagement de vos collaborateurs, entre autres dans un contexte de transformation.