La tendance dans les rites funéraires est en évolution. Je pense à la croissance des célébrations de la vie, aux services d’accompagnant(e) à la mort ou aux sépultures vertes, où le cadavre, non embaumé, est placé dans un cercueil biodégradable et enterré directement dans le sol. Il pourrait aussi s’agir de cendres dans une urne biodégradable.
La mort est devenue quasiment une industrie à part entière. Ce week-end, le Salon de la mort recevra d’ailleurs des milliers de visiteurs au Palais des Congrès. L’idée et l’audace derrière l’organisation de ce salon me plaisent beaucoup : il est nécessaire d’aborder ce sujet et de mitiger les tabous. Cet évènement permet de le faire.
Le site Web de l’évènement décrit le Salon de la mort comme étant la première exposition d’envergure sur le sujet au Québec. L’objectif serait de créer un environnement où les gens peuvent rencontrer des professionnels de l’industrie afin de poser leurs questions et de découvrir les possibilités qui s’offrent à eux. Il s’agit selon moi d’une excellente façon de démystifier le sujet et de le rendre moins tabou.
Le taux de décès ne diminuera pas, c’est certain. Selon le bilan publié par l’Institut de la statistique du Québec, le nombre de décès survenus au Québec en 2008 était de 57 149, et de 66 300 en 2017. La tendance ne risque pas de changer.
Je suis d’avis que de mettre sur pied des évènements et de travailler à réduire le tabou de la mort ne sera que bénéfique pour tout le monde. Se préparer à la mort, réfléchir à ses désirs et ses valeurs permet d’être en mesure de bien documenter ses préférences et de faire des choix qui nous ressemblent. C’est une façon de garder le contrôle sur sa vie et parfois même de décider de quelle façon nous voulons mourir.
Je ne peux m’empêcher de penser au soulagement qu’a ressenti une de mes collègues dernièrement lorsque sa belle-mère, qui se trouvait en phase terminale, a choisi elle-même de mettre fin à sa souffrance. En effet, grâce à la nouvelle loi en vigueur dans notre province, elle a pu prendre cette décision. La loi prévoit que les patients en phase terminale ont le droit de choisir de mourir avec de l’aide médicale. Ainsi, cette femme a décidé elle-même des circonstances de sa mort, c’est-à-dire une mort planifiée et entourée des gens qu’elle aimait.
La mort finira par tous nous toucher à un moment ou à un autre. Il va de soi que plus on en parlera, mieux nous et nos proches serons préparés. Il est vrai que c’est un sujet qui touche à beaucoup de sphères et qui peut être difficile à aborder, pensons aux émotions qui surgissent, aux aspects financiers, aux aspects fiscaux, aux aspects religieux, qui ne sont que des exemples. Cependant, il est facile de traiter de la mort de façon positive et délicate. Il faut donc lever les tabous. Il est grand temps d’arrêter d’éviter les conversations importantes concernant le décès.