BLOGUE. C’est avec une grande surprise que j’ai appris l’acquisition par le gouvernement Harper de 65 avions d’attaque F-35 au coût global d’environ $16 milliards.
Les députés de l’opposition n’ont pas manqué de protester avec vigueur dénonçant l’absence d’appel d’offres dans cette affaire. Cependant, il faut bien réaliser que l’histoire de l’appel d’offres n’est que l’arbre qui empêche de voir la forêt. Les questions pertinentes dans cette affaire, au-delà de l’absence d’appel d’offres seraient plutôt celles-ci : pourquoi le Canada, qui est un pays impliqué dans les opérations pacifistes, a-t-il besoin de 65 avions indétectables destinés à l’attaque? Depuis quand les canadiens ont-ils choisi de faire la guerre plutôt que de tenter de faire la paix? Sur ces questions, pas un mot de la part de notre Grand Vizir…
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Mais, bon, il faut bien réaliser qu’une fois le choc initial passé, les entreprises québécoises semblent aussi avoir cessé de s’indigner et avoir choisi de laisser leur sens moral de côté afin de voir s’il était possible d’obtenir une part du gâteau militaire. En participant au programme F-35 les entreprises québécoises semblent croire que faire la guerre n’est pas une décision morale, qu’il s’agit plutôt d’une décision d’affaires… Rien n’est plus faux. En affaires de guerre, ne rien dire ou consentir, c’est être complice…
Les avions choisis par le gouvernement Harper sont dits furtifs, c’est-à-dire indétectables par les radars; je crois sage de rappeler tant au gouvernement fédéral qu’aux gens d’affaires québécois que la décision de participer à un processus de guerre ne saurait être furtive et qu’elle devra faire l’objet d’un débat public. Sans ce débat, c’est la dictature qui s’installe doucement…
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