Fini les meubles sur mesure pour Canadel

Publié le 07/02/2009 à 00:00

Fini les meubles sur mesure pour Canadel

Publié le 07/02/2009 à 00:00

"Fini l'époque où le consommateur pouvait choisir une table de cuisine rose avec des pois verts !"

Comme l'illustre cette boutade de Michel Deveault, président de Meubles Canadel, les clients de Canadel devront désormais tempérer leurs élans créatifs. "Il faut oublier les palettes de 60 couleurs. Nos nouveaux modèles seront offerts dans moins d'une dizaine de teintes. Et au lieu d'avoir jusqu'à huit modèles de portes, les buffets pourraient n'en avoir que trois", explique le patron du plus important producteur nord-américain de mobilier de salle à manger en merisier.

Canadel axait traditionnellement sa stratégie de mise en marché sur la personnalisation, adaptant sa fabrication aux goûts des consommateurs, des plus classiques aux plus excentriques. Or, avec ses nouveaux modèles, le manufacturier de Louiseville a décidé de réduire le nombre d'options.

"Avec cette récession, la pire depuis 1929, on s'attend à une diminution de la valeur des achats des consommateurs aux États-Unis. De plus, les détaillants ne veulent plus s'embarrasser de stocks de meubles fabriqués en Asie, envers lesquels il y a un certain désenchantement. Voilà pourquoi nous développons désormais des produits moins coûteux. Notre offre doit suivre le consommateur", dit le dirigeant de l'entreprise familiale de près de 700 employés, dont le chiffre d'affaires avoisine 75 millions de dollars.

L'Asie s'essouffle

Canadel illustre ainsi qu'il n'est pas nécessaire de monter en gamme pour affronter les fabricants asiatiques, dit Jean-François Michaud, président de l'Association des fabricants de meubles du Québec (AFMQ). "Les fabricants de meubles doivent réduire leurs coûts, notamment en diminuant leur offre de produits. Ils peuvent très bien tirer leur épingle du jeu en ne visant pas uniquement le haut de gamme", dit-il.

Vue comme un rouleau compresseur au début des années 2000, la concurrence asiatique aurait, du moins pour l'instant, atteint ses limites dans le secteur du meuble. "En Amérique du Nord, les fabricants asiatiques connaissent de sérieuses difficultés. Divers facteurs leur nuisent, comme la qualité des produits, le coût et la durée du transport ainsi que les frais d'entreposage, puisque les détaillants doivent acheter de grandes quantités de marchandises qu'ils doivent écouler à leurs risques et périls", souligne Jean-François Michaud.

Selon lui, la récession crée des occasions d'affaires pour l'ensemble des fabricants québécois. De récents sondages de l'AFMQ effectués à Montréal, à Toronto et à Chicago ont mis en lumière le fait que les consommateurs préfèrent acheter des meubles nord-américains. Cela favorise le Québec, qui jouit "d'une bonne image aux États-Unis", selon Michel Deveault.

Diversifier ses activités

Qualifiée de capitale canadienne du meuble en bois franc, la région de Maskinongé prend également les moyens d'affronter la tempête économique en aidant des PME à diversifier leurs activités. C'est ainsi que le Comité d'adaptation de la main-d'oeuvre Meuble, qui regroupe une dizaine de PME employant jusqu'à 20 personnes, veut leur fournir des outils pour leur permettre de passer de sous-traitant à entreprise ayant ses propres clients et marchés. Le CAMO leur propose, entre autres moyens, une aide professionnelle allant du prototypage à la mise en marché de produits.

dossiers@transcontinental.ca

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