Production de ginseng en milieu forestier, transformation du millet perlé en éthanol, conception de bandes végétatives filtrantes, production de plantes aromatiques et médicinales : voilà quelques-uns des projets de recherche dans lesquels le Centre de recherche et de développement technologique agricole de l'Outaouais (CREDETAO) s'est investi ces dernières années.
Créé en 1993, le Centre soutient des travaux de recherche visant la diversification de la production agricole et le développement de la transformation agroalimentaire.
" Nous travaillons avec des producteurs sur des projets très concrets de recherche appliquée et de transfert technologique ", explique le directeur Bernard Larouche.
Du millet changé en éthanol
L'un des projets les plus prometteurs concerne la production de millet perlé sucré. La culture de cette plante fourragère présente un double intérêt. " Elle peut servir à la fois à la production d'éthanol et à l'alimentation du bétail ", explique M.Larouche, en précisant que le millet produit de la biomasse à haut rendement.
Selon des essais préliminaires réalisés par le CREDETAO et par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), le millet perlé sucré pourrait fournir un rendement en éthanol de 3 558 litres par hectare.
La sève contenue dans les tiges présente une teneur moyenne en sucres de 16 %. Extraite par pressage des tiges, la sève peut facilement être transformée en éthanol par fermentation et les tiges pressées pourraient servir à l'alimentation des bovins de boucherie.
" Il y a un grand potentiel, autant pour la filière énergétique que pour les agriculteurs ", affirme M. Larouche. En comparaison avec le maïs-grain, les revenus générés par le millet pour la production d'éthanol et de fourrage entraîneraient un gain additionnel de près de 600 $ l'hectare.
Des plantes indigènes
Autre projet en cours, l'implantation de ginseng en milieu forestier, particulièrement dans la MRC de La Vallée-de-la-Gatineau.
La production de cette plante, d'ailleurs découverte au Québec au début des années 1700, suscite un grand intérêt chez les acériculteurs et les producteurs forestiers de la région qui veulent diversifier leur boisé et en tirer des revenus supplémentaires, dit Bernard Larouche.
" L'Outaouais compte déjà du ginseng naturalisé et des terres qui sont propices à sa culture ", précise-t-il, en soulignant que les premières récoltes se feront en 2011.
Le Centre de recherche a aussi entamé, en collaboration avec l'Association des microbrasseries du Québec, un projet d'implantation de houblonnières " qui leur permettrait de produire des bières 100 % québécoises ", dit Anne Lévesque, adjointe scientifique au CREDETAO.
Le houblon a déjà été cultivé au Québec jusque dans les années 1950 et est aujourd'hui importé principalement d'Allemagne et de Belgique. Le CREDETAO a pour l'instant établi le protocole de recherche et est en attente de financement pour aller de l'avant.
Un incubateur agricole pour soutenir la relève
Enfin, le Centre a aussi mis en place un projet d'incubateur agricole pour soutenir le démarrage d'entreprises agricoles ou des projets de diversification.
Les candidats sont appelés à suivre une formation de 110 heures portant notamment sur la préparation d'un plan d'affaires et des notions de vente et de marketing. Une formation sur mesure est aussi dispensée selon les types de production agricole.
Le CREDETAO a ainsi donné naissance à près de 40 entreprises, la plupart s'étant lancées dans des productions maraîchères biologiques.