Cohabitation d'une autoroute et d'un marais naturel

Publié le 05/05/2012 à 00:00

Cohabitation d'une autoroute et d'un marais naturel

Publié le 05/05/2012 à 00:00

Faire d'une pierre deux coups en utilisant la restauration d'un marais naturel pour protéger l'autoroute 20 des assauts du fleuve, près de Rivière-du-Loup, c'est l'idée de génie de Robert Hamelin, directeur environnement chez CIMA+.

«À cet endroit, l'autoroute 20 était séparée du fleuve par un marais. Mais l'érosion a permis au fleuve de gagner du terrain. Le marais a disparu, et la distance entre l'autoroute et le fleuve, qui était de 150 mètres lors de la construction, en 1974, n'était plus que de 30 mètres», raconte l'ingénieur.

Pour protéger l'autoroute du fleuve, la méthode traditionnelle aurait été de niveler la berge et d'arrêter l'érosion grâce à un enrochement. Cependant, cette méthode aurait eu pour conséquence de faire disparaître un habitat naturel.

Robert Hamelin a choisi une voie plus audacieuse : construire l'enrochement servant à endiguer l'érosion directement dans le fleuve, à une distance de 120 mètres.

Une nouvelle façon de faire

En choisissant de construire l'ouvrage dans le fleuve, il fallait tenir compte de divers facteurs. «Nous avons travaillé avec une équipe qui comptait des spécialistes en études des courants marins et en déplacement des glaces», précise l'ingénieur.

La digue formée par l'enrochement devait répondre à plusieurs critères. «Elle devait être suffisamment haute pour contrer l'effet des vagues, mais assez basse pour laisser monter la marée.» En effet, la marée montante permet au fleuve de déposer des sédiments fins sur la berge, première étape indispensable à la restauration du marais. «Depuis la construction de la digue, en 2010, deux mètres d'épaisseur de sédiments fins se sont déposés», remarque Robert Hamelin.

La prochaine étape consistera à planter de la végétation. L'été prochain, l'équipe se rendra dans le marais de l'Île-Verte pour y chercher des spécimens de spartine à feuilles alternes, une fleur qui est parfaitement adaptée à cet habitat, car, pour croître, elle doit être submergée une partie du temps.

Une fois la végétation revenue, le marais reprendra vie. À marée haute, les poissons y nageront en quête d'aliments ; à marée basse, le marais servira de terrain de jeu aux oiseaux marins. «Pendant les dix prochaines années, nous allons faire un suivi de la flore et la faune afin de mesurer le gain environnemental», précise Robert Hamelin. Cette démarche lui a permis d'être lauréat dans la catégorie Environnement.

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